évaluation de l’impact de la Minusca par le ministre de la défense et le Comité d’état-major militaire de l’ONU

7
évaluation de l’impact de la Minusca par le ministre de la défense et le Comité d’état-major militaire de l’ONU
évaluation de l’impact de la Minusca par le ministre de la défense et le Comité d’état-major militaire de l’ONU

Africa-Press – CentrAfricaine. La question de la sécurité relève de la souveraineté nationale. La souveraineté étant inaliénable, la nation ne peut déléguer l’exercice de la souveraineté de manière perpétuelle ou définitive. Face aux agrégats explosifs, liés à l’instabilité chronique et à la profusion des activités illicites des groupes armés, les enjeux sécuritaires fluctuant se sont superposés dans le pays au point de constituer une inconnue bien complexe.

Au regard de l’enchevêtrement des crises qui se sont déroulées sur le territoire national, la solidarité multilatérale voir internationale est une évidence pour permettre à la République Centrafricaine de sortir de cet imbroglio. C’est dans ce contexte alarmant, que la Minusca en passant par les précédentes missions de paix, de stabilité a été déployée en République Centrafricaine pour assurer la sécurisation de la population civile, favoriser la restauration de l’autorité de l’état et l’instauration d’un état de droit. Ayant totalisée plus de 10 ans cette mission onusienne a apporté des appuis multiformes au gouvernement pour le retour de la paix en RCA et la stabilité des institutions républicaines.

Dans une rencontre qui a eu lieu ce mardi 17 octobre 2023 entre le Ministre de la Défense Nationale et de la Reconstruction de l’Armée, Rameaux-Claude BIREAU, avec le Comité d’état-major militaire du conseil de sécurité de l’ONU, l’occasion a été donnée aux deux parties de faire pour une unième fois un état de lieu sur les activités menées par la Minusca et son impact au plan sécuritaire, sociologique et économique.

Cette délégation Onusienne, composée des représentants militaires de l’Angleterre, de la Chine, du Brésil et de la France, qui a pour mission : «de conseiller et d’assister le Conseil de sécurité pour tout ce qui concerne les moyens d’ordre militaire nécessaire au conseil pour maintenir la paix et la sécurité internationale, l’emploi et le commandement des forces mises à sa disposition, la réglementation des armements… » à dans sa pertinence posée des questions d’ordres militaire et sur les enjeux sécuritaires aux confins de nos frontières.

« Dans nos différentes rencontres avec des différents acteurs impliqués dans le processus de paix, nous avons eu beaucoup d’informations. Il y a des mauvaises nouvelles du point de vu logistique et infrastructurelle mais, il y a aussi de bonne nouvelle du côté de la coordination militaire avec la Minusca. Nous savons qu’il y a des marges de progrès et nous voulons savoir ce que vous attendez de la Minusca dans tous les domaines afin que nous puissions vous aider » a déclaré le chef de la délégation de ce comité à l’entame de ces échanges.

Sans faire l’autruche, le chef du département de la défense, on ne peut plus clair, a remercié les membres de la délégation pour leur visite en RCA. Il a expliqué qu’il y a une évolution significative de la situation sécuritaire en République Centrafricaine grâce aux actions multiformes de la Minusca en faveur des Forces de Défense et de Sécurité à travers la réforme du secteur de sécurité, la mise en place d’une juridiction militaire (justice militaire) ; la gestion des Armements et Munitions (l’UNMAS) ; la construction des infrastructures de stockage des armes et munitions…

Cependant quelques constats ont été élucidés, à savoir le non-respect scrupuleux du mandat de la Minusca en son chapitre 7, car la population est violée et tuée par les rebelles sans une intervention ou des interventions tardives de celle-ci. Le gouvernement souhaite que la Minusca puisse appliquer son mandat (Chapitre 7) pour imposer la paix et protéger la population, a indiqué Rameaux Claude Bireau.

Par conséquent, face à cette passivité et ce laxisme réfractaire dont fait montre certains contingents de cette composite, le Ministre de la Défense Nationale a soulevé la problématique de la réduction d’effectif de la Minusca. Et ce, au profit d’une dotation en équipements à nos forces pour assurer dans la plénitude leur mission à l’heure de sa reconstruction et de sa montée en puissance. Car la Minusca, gagnera en crédibilité et la mission fera œuvre utile de voir la RCA prendre son envol après avoir été longtemps à son chevet. Cette plénitude des forces passe nécessairement par la levée totale de l’embargo, comme déjà évoquée et qui devrait être transcrite dans les prochaines résolutions. Va-t-il ajouté.

« Autres temps, autres mœurs », compte tenu de l’évolution des mentalités et de la conjoncture sécuritaire, la RCA se veut dynamique en engageant un chantier de rénovation multisectorielle. C’est dans ce sillage que s’inscrivent les propos de Rameaux-Claude Bireau, selon lesquels « l’armée étant aguerrie prête à parer à l’évidence sécuritaire, le contexte de sécurité est relégué au second plan. La RCA, veut aller d’ores et déjà vers le développement ». Ce qui pose avec évidence, la question de la redéfinition des objectifs et des priorités de la Minusca, conformément à la vision politique du président de la république. Ceci dans une approche globale en adéquation au volet multidimensionnel de la Minusca.

La priorité doit s’orienter au niveau social, plus particulièrement, la construction des infrastructures routières, les centres de santé, les écoles et d’appuyer le développement de l’agriculture en vue d’empêcher les jeunes de céder aux tentations de rejoindre les groupes armés.

Par ailleurs, le ministre a également souligné que, la division des droits de l’Homme des nations-unies dans ses rapports continue d’épingler les FDS comme des troupes qui commettent les exactions sur la population civile. Or nous savons tous que ce sont les rebelles qui violent, tuent impunément les paisibles citoyens centrafricains.

Autre point qui a émaillé, ces échanges est celui de l’assèchement des caisses de l’état, les différents contingents ont non seulement contribué mais ont aussi accentué l’insoutenabilité de l’économie nationale. En plus de l’exonération qui est faite sur les articles divers et les produits de premières nécessités la Minusca, au lieu d’acheter ses produits localement sur le marché national ou encore entre les mains des fournisseurs nationaux, elle préfère importée de l’extérieur. Bref, ce manque à gagner qui se chiffre à plus de 5 milliard/an, accroit l’asséchement des caisses de l’état. Cette évasion fiscale entraine de facto la dépendance financière de la RCA.

Sur un ton de satisfecit, le chef de la délégation du comité d’état-major du conseil de sécurité se réjouit de la clarté et de la franchise dans laquelle le débat est mené. « Nous en ferons les portes paroles auprès des autorités politiques de l’ONU, puisque nous ne traitons que des questions militaires » a laissé entendre, le chef de la délégation. « Les nations-unies ont cette obligation d’aider la RCA dans sa reconstruction, la consolidation de la paix et la légitimation de la souveraineté », a-t-il conclut.

Source: Ndjoni Sango

Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here