Ex-miliciens Anti-Balaka à Yaloké Crient la Famine

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Ex-miliciens Anti-Balaka à Yaloké Crient la Famine
Ex-miliciens Anti-Balaka à Yaloké Crient la Famine

Africa-Press – CentrAfricaine.
Il y a un peu plus de deux semaines, une dizaine de combattants de la milice anti-Balaka, sous les ordres du général Jedi, ont quitté leur cachette dans la brousse près du village Carrefour, à 60 kilomètres de Zawa et à 320 kilomètres de Bangui. Ils ont marché jusqu’à Yaloké, dans l’Ombella-Mpoko, pour déposer leurs armes dans le cadre de l’Accord de Paix et de Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA). Mais aujourd’hui, ces hommes, y compris leur chef, le général Jedi, se retrouvent dans une situation désespérée, sans nourriture, sans eau, sans aucun soutien.

En effet, depuis qu’ils ont rendu leurs armes à Yaloké, ces anciens combattants n’ont reçu aucune aide. Sur place, à Yaloké, ils racontent leur calvaire aux journalistes du CNC.

« On n’a rien mangé depuis des jours. Certains d’entre nous ont vendu leurs téléphones, leurs ceintures, même leurs vêtements pour acheter un peu de nourriture », explique l’un d’eux, épuisé.

Le général Jedi, lui, ne cache pas sa frustration: « On nous a laissés sans rien. Pas d’eau, pas de nourriture. On est affamés, à bout de forces ».

Certains ex-miliciens ont envoyé des messages aux commerçants et aux chefs de quartier de Zawa, à 20 kilomètres de là, pour demander de l’aide. Mais la réponse est mitigée. Quelques commerçants, touchés par leur démarche, ont donné des boîtes de sardines ou d’autres aliments.

« Ces gens ont choisi de poser leurs armes pour ramener la paix. Si on ne les aide pas, ils pourraient retourner dans la brousse et causer encore plus de problèmes », confie un vendeur de Zawa. D’autres, par contre, refusent de s’impliquer, estimant que c’est à l’État de prendre ses responsabilités. Ils craignent aussi que leur aide soit mal interprétée, comme un soutien aux anciens miliciens.

Le désarmement de ce groupe était un signe d’espoir pour la région. Mais sans suivi, cet effort risque de s’effondrer. Aucun ravitaillement, aucun programme d’accompagnement n’a été mis en place pour ces hommes qui ont choisi la paix. Cette absence de soutien pose une question essentielle: comment encourager d’autres groupes armés à suivre cet exemple si ceux qui le font sont laissés à l’abandon?

La situation est d’autant plus tendue que le général Jedi est au cœur d’une polémique. Quelques jours avant leur sortie de la brousse, le mouvement 3R (Retour, Réclamation, Réhabilitation) l’a accusé d’avoir tué sept de leurs membres à Bozoum, dans l’Ouham-Pendé. Ces tensions pourraient compliquer davantage la stabilisation de la région.

Si rien n’est fait, le danger est clair: ces ex-miliciens, affaiblis et sans perspectives, pourraient être tentés de reprendre les armes. Ce serait un échec pour le processus de paix et un retour en arrière.

« Quand quelqu’un décide de sortir de la brousse et de rendre ses armes, c’est un pas courageux pour la paix. On ne peut pas les abandonner comme ça », explique un habitant de Yaloké….

 

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