Africa-Press – CentrAfricaine. Alors qu’il séjournait à Douala début juillet pour des raisons privées, l’ ancien Ministre délégué aux affaires étrangères chargé de la francophonie, aujourd’hui président du Parti du Changement Social, a été la cible d’une opération audacieuse. Selon des informations croisées, un commando aurait été dépêché expressément de Bangui avec pour mission de procéder à son enlèvement, alors même qu’Interpol ne retenait aucune charge contre lui. Cette tentative se serait déroulée dans un climat de tension politique, lié aux récentes prises de position du ministre.
Certains proches du pouvoir de Bangui ayant créé un groupe WhatsApp lui reprochent, en effet, d’avoir en 2023 condamné publiquement, dans une vidéo devenue virale, le projet de modification constitutionnelle visant à permettre au président Touadéra de briguer un nouveau mandat, projet qui a déclenché des vagues de protestations dans la société civile et l’opposition. Se découvrant menacer, l’ancien ministre s’est vu contraint d’accélérer son départ et de précipiter son vol, échappant de peu à l’enlèvement grâce à son entourage et à ce qu’il attribue, non sans une pointe de superstition, à la protection des dieux de Ngakola, symboles tutélaires réputés dans sa région natale.
La tentative de kidnapping survient dans un contexte politique tendu en Centrafrique, marqué par l’adoption contestée de la nouvelle Constitution du 30 août 2023, qui permettrait au président Touadéra de briguer un troisième mandat. Face à cette situation, l’opposition dénonce une dérive autoritaire et la répression croissante des voix dissidentes, y compris parmi les Centrafricains vivant à l’étranger.
Malgré l’absence de poursuites d’Interpol, de nombreux opposants sont menacés ou intimidés, limitant ainsi leurs déplacements régionaux. Cette affaire met en lumière la fragilité de la liberté d’expression dans le pays et le dilemme pour les exilés politiques, partagés entre engagement à distance et risque en cas de retour. Elle souligne l’urgence de garantir les libertés fondamentales pour permettre un débat politique serein et la réconciliation nationale.
Source: Corbeau News Centrafrique
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