Africa-Press – CentrAfricaine. Le ministère des Arts, de la Culture et du Tourisme continue son acharnement illégal contre l’Union des Musiciens Centrafricains (UMC). Après avoir lancé une première annonce pour des élections parallèles qui n’a attiré personne, voici qu’il récidive avec une deuxième note circulaire datée du 20 octobre 2025, signée par Albertine Ouaboua, Directrice Générale des Arts et de la Culture.
Cette nouvelle tentative fixe l’Assemblée Générale Élective au vendredi 31 octobre 2025 à 15h30 à l’École Nationale des Arts. Les candidatures doivent être déposées avant le vendredi 24 octobre 2025 à 15h30. Mais cette initiative est tout aussi pathétique que la première. Personne ne dépose de candidature sérieuse.
À ce jour, une seule personne a déposé sa candidature. Et qui est-ce? Un chanteur de veillées mortuaires. Ces musiciens, si on peut les appeler ainsi, sont ceux qui viennent chanter la nuit lors des cérémonies funéraires et qu’on rémunère avec des cafés et quelques pièces. Ce sont des chanteurs qui animent les deuils, pas des musiciens professionnels reconnus.
Lui et un certain Dani Garso, également chanteur de veillées mortuaires, jouent le jeu avec le ministère. Garso n’est pas un vrai chanteur professionnel. C’est un animateur de cérémonies funéraires. Mais il collabore avec le ministère pour tenter de placer un autre chanteur de veillées mortuaires à la tête de l’UMC.
Ce candidat a même organisé un spectacle pathétique. Il a pris des gens, a marché dans les rues, fait klaxonner des taxis-motos, dansé, puis est venu déposer sa candidature au ministère en prétendant que c’était un événement important. Zéro crédibilité. Zéro soutien des vrais musiciens.
Ce candidat tente maintenant de se rallier au parti MCU (Mouvement Cœur Unifié) pour attirer les poids lourds du pouvoir et obtenir leur soutien. C’est juste une tromperie. Une manipulation. Les vrais musiciens centrafricains ne sont pas avec eux.
Le ministère persiste dans son ingérence illégale. Rappelons que l’UMC est une association officiellement reconnue par l’État centrafricain. Cette reconnaissance relève exclusivement du Ministère de l’Administration du Territoire, seule tutelle compétente en matière associative. Le Ministère de la Culture n’est qu’un partenaire institutionnel. Il n’a strictement aucune prérogative légale pour intervenir dans l’organisation interne de l’UMC et encore moins pour organiser ses élections.
Pourtant, la note circulaire du 20 octobre impose que les candidatures soient déposées au secrétariat de la Direction Générale des Arts et de la Culture, situé au rond-point des Nations Unies. Cette centralisation administrative transforme le ministère en organisateur direct du scrutin, ce qui viole l’autonomie associative.
De quel droit le ministère fixe-t-il les modalités d’organisation d’une élection au sein d’une association qui ne relève pas de sa tutelle? Comment peut-il imposer un lieu et un calendrier pour une consultation qui devrait être organisée exclusivement par les membres de l’association?
Rappelons les faits. Le 30 août 2025, les musiciens centrafricains ont démocratiquement élu Armand Touaboy et son bureau exécutif à la tête de l’UMC. Cette élection s’est déroulée conformément aux statuts de l’association. Elle était légitime. Elle était légale.
Mais Dany Ngarasso, l’ancien président par intérim, refuse d’accepter ce nouveau bureau. Il bénéficie du soutien actif de son ami Philippe Bokoula, chargé de mission au ministère de la Culture. C’est Philippe Bokoula qui rédige toutes les notes circulaires pour tenter d’invalider l’élection d’Armand Touaboy et organiser des élections parallèles favorables à son ami Dany Ngarasso.
Cette complicité entre Dany Ngarasso, lui aussi chanteur de la place mortuaire, et Philippe Bokoula est visible depuis le début. C’est Bokoula qui avait rédigé la note circulaire du 25 août tentant d’empêcher l’Assemblée Générale du 30 août. C’est lui qui avait instrumenté l’intervention ministérielle du 2 septembre contestant les résultats du scrutin. Et c’est toujours lui qui organise ce processus électoral parallèle pour remettre son ami Dany Ngarasso au pouvoir.
Cette instrumentalisation de la fonction publique à des fins personnelles est une dérive grave. Philippe Bokoula utilise sa position au ministère pour favoriser son ami Dany Ngarasso au détriment de l’intérêt général et du respect du droit.
La première tentative du ministère avait échoué. Personne n’avait déposé de candidature sérieuse. Maintenant, ils essaient à nouveau avec cette deuxième note circulaire. Mais le résultat sera le même. Les vrais musiciens centrafricains ne participeront pas à cette comédie.
Seuls quelques chanteurs de veillées mortuaires, manipulés par le ministère et par Dany Ngarasso, jouent le jeu. Ces animateurs de cérémonies funéraires pensent pouvoir prendre le contrôle de l’UMC avec le soutien administratif de Philippe Bokoula et Albertine Ouaboua. Mais ils n’ont aucune légitimité auprès des vrais musiciens professionnels.
Le plus pathétique dans cette affaire, c’est que ces chanteurs de veillées mortuaires s’attaquent maintenant aux vrais musiciens. Ils les accusent. Ils disent que tel musicien n’est pas du parti au pouvoir, donc il ne mérite pas d’être dans le bureau. Que tel autre est de telle ethnie, donc il faut l’exclure. Que tel autre n’est pas centrafricain. Que tel autre a une mauvaise réputation et il faut détruire sa carrière.
Ces accusations sont honteuses. Elles montrent le niveau de manipulation et de division que le ministère encourage. Au lieu de rassembler les musiciens centrafricains, cette ingérence crée des divisions ethniques, politiques, et personnelles.
Dans quel pays un ministère peut-il s’immiscer ainsi dans les affaires internes d’une association? C’est incroyable. C’est une violation totale de l’autonomie associative. Si cette dérive est tolérée, n’importe quel ministère pourra demain intervenir dans la gouvernance interne de n’importe quelle association sous prétexte de “dialogue constructif” ou de “résolution de désaccords”.
Albertine Ouaboua, qui signe cette nouvelle note circulaire, continue d’avaliser des décisions manifestement illégales rédigées par son collègue Philippe Bokoula. Comment peut-elle signer des documents qui violent l’autonomie d’une association qu’elle-même avait reconnue comme indépendante? Cette question dépasse le cadre individuel et interroge le fonctionnement même de l’administration culturelle centrafricaine.
Le bureau exécutif légitime de l’UMC, dirigé par Armand Touaboy, doit maintenant prendre une décision. Doit-il ignorer cette convocation ministérielle et continuer à exercer son mandat légalement élu? Doit-il engager un bras de fer juridique avec une administration qui outrepasse ses prérogatives?
La voie judiciaire apparaît de plus en plus nécessaire. Un recours devant les juridictions compétentes permettrait de clarifier définitivement la question de la tutelle administrative de l’UMC et de rappeler que le Ministère de la Culture n’a aucune compétence pour organiser les élections d’une association qui ne relève pas de son autorité.
Les musiciens centrafricains doivent également faire entendre leur voix massivement. Leur refus collectif de participer à ce processus électoral illégal organisé par le ministère enverrait un signal fort que la légitimité démocratique ne se décrète pas depuis les bureaux d’une administration.
Cette nouvelle tentative du ministère est une provocation. Elle n’a aucune base légale. Elle viole l’autonomie associative. Elle transforme une administration publique en instrument au service d’intérêts privés de Dany Ngarasso et Philippe Bokoula. Les musiciens centrafricains ont fait leur choix le 30 août. Ils ont élu Armand Touaboy dans le respect des procédures statutaires. Cette décision ne peut être remise en cause par des fonctionnaires qui outrepassent leurs prérogatives.
Source: Corbeau News Centrafrique
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