Neuf Ex-Rebelles Fuient Tortures des Mercenaires Russes

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Neuf Ex-Rebelles Fuient Tortures des Mercenaires Russes
Neuf Ex-Rebelles Fuient Tortures des Mercenaires Russes

Africa-Press – CentrAfricaine.
Le processus d’intégration militaire des rebelles de 3R et de l’UPC vire au cauchemar dans le camp d’entraînement de Wagner à Berengo.

Le camp d’entrainement militaire de Berengo, situé à 82 kilomètres de Bangui dans la Lobaye, connaît une situation inquiétante dans le cadre du processus de réintégration des ex-combattants. Neuf anciens rebelles du mouvement 3R ont pris la fuite après avoir subi des traitements dégradants de la part des instructeurs russes du groupe Wagner chargés de leur formation militaire.

Ces hommes faisaient partie de 150 ex-combattants intégrés dans le programme de formation suite à l’accord de cessation d’hostilités signé le 19 avril dernier entre le gouvernement et les mouvements rebelles 3R et UPC d’Ali Darassa. Le processus de désarmement, lancé en juin, avait donné des espoirs de stabilisation du territoire.

La réalité sur le terrain dévoile une approche agressive de la formation. Les instructeurs russes imposent aux stagiaires des épreuves qu’ils qualifient de “baptêmes”, destinées selon leurs termes à “séparer les hommes de ceux qui ne le sont pas”. Ces méthodes incluent des travaux de défrichement avec des machettes volontairement émoussées, c’est-à-dire coupe-coupe ni à zapè, rendant la tâche impossible à accomplir.

Les ex-rebelles reçoivent ces outils défaillants et doivent défricher de vastes espaces. Quand ils tentent de couper l’herbe, les lames refusent de trancher. Ils signalent le problème aux instructeurs russes, expliquant que les machettes ne fonctionnent pas. La réponse reste implacable: “Il faut travailler, il faut faire. C’est le moment de connaître celui qui est homme et celui qui ne l’est pas. On n’est pas dans votre brousse là-bas, on est ici”.

Cette pression constante et ces brimades volontaires ont fini par briser la résistance de neuf stagiaires. Ils ont quitté le camp sans autorisation, abandonnant leur formation militaire. Personne ne connaît leur localisation actuelle. Les autres ex-combattants poursuivent leur instruction dans ces conditions difficiles.

Les témoignages recueillis décrivent une atmosphère de revanche de la part des mercenaires russes. Ces derniers rappellent constamment aux ex-combattants leur passé de rebelles. “Vous faisiez la gueule dans vos brousses, maintenant c’est différent”, leur lancent-ils régulièrement. Cette approche vise davantage l’humiliation que la formation professionnelle.

La situation compromet gravement les objectifs de l’accord d’avril. Le processus de désarmement, censé pacifier les zones contrôlées par les groupes armés, connaît un ralentissement important. Pendant que ces incidents se multiplient à Berengo, le désarmement général reste bloqué sur le terrain.

L’approche adoptée questionne les méthodes de réintégration choisies par les autorités. Former d’anciens adversaires nécessite des compétences spécifiques et une approche psychologique adaptée. Les techniques d’humiliation et de brimade, loin de forger des soldats loyaux, créent des traumatismes supplémentaires chez des hommes sortant d’années de conflit.

Le gouvernement centrafricain se trouve face à un dilemme délicat. D’un côté, il doit respecter ses engagements vis-à-vis des mouvements armés signataires de l’accord de paix. De l’autre, il ne peut ignorer les dérives constatées dans les camps de formation. La crédibilité du processus de paix dépend largement de la capacité des autorités à corriger ces dysfonctionnements rapidement.

Les ex-combattants restés au camp continuent leur formation dans des conditions qui demeurent inquiétante. Leur moral et leur adhésion au processus de réintégration subissent les contrecoups des méthodes employées. Sans ajustement rapide des pratiques d’instruction, d’autres départs sont à craindre dans les semaines à venir.

Source: Corbeau News Centrafrique

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