Africa-Press – CentrAfricaine. À l’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi, Aristide Olivier Ganabo règne en maître absolu. Officiellement chargé de mission au ministère du Travail et membre du conseil d’administration de la CFPE, il dépasse tous les cadres institutionnels pour exercer un pouvoir sans partage sur cette structure située sur l’avenue de l’indépendance à Bangui.
Son arrivée dans les bureaux fait trembler l’établissement entier. Aristide Olivier Ganabo hurle, profère des insultes et brandit la menace de sanctions contre tout le personnel, du plus humble employé aux cadres supérieurs. Il annonce publiquement sa capacité à suspendre n’importe qui pour six mois, court-circuitant l’autorité de la directrice générale et des directeurs en poste.
L’homme s’approprie également les décisions financières sans consulter les responsables légitimes. Il ordonne des dépenses comme s’il était le seul détenteur du pouvoir budgétaire, semant la confusion dans une hiérarchie désormais illisible. Les procédures administratives normales disparaissent sous ses interventions intempestives.
Cette dérive s’appuie sur la protection de la ministre du Travail, Anne-Michelle Gisèle Mwanga. Ensemble, ils transforment l’ACFPE en entreprise familiale. La ministre a installé sa propre sœur à la direction générale et favorise l’intégration de leurs proches dans tous les services. Des agents compétents sont écartés pour laisser place aux membres de leur clan, privant même les militants du MCU, parti au pouvoir, de leurs espoirs d’emploi.
Le parcours scolaire d’Aristide Olivier Ganabo manque de solidité académique, mais ses relations politiques compensent cette faiblesse. Sous François Bozizé, il avait tenté des détournements en exploitant ses connexions. Son passage à l’UNFPA n’avait pas convaincu non plus. Sa rencontre avec Mwanga lui offre aujourd’hui l’opportunité de bâtir un système d’influence redoutable.
Les projets financés par les partenaires internationaux tombent également sous son contrôle. Le programme PADECAS de la Banque africaine de développement a cédé la place à un nouveau projet qu’il dirige directement. Les fonds de l’OIT et de l’UNICEF, destinés à la formation des jeunes Centrafricains, passent par le même circuit opaque.
L’atmosphère de travail s’est dégradée au point que les employés parlent de panique générale. Les licenciements se multiplient tandis que les recrutements ne bénéficient qu’aux proches du duo Ganabo-Mwanga. Les agents restants subissent marginalisation, mutations forcées ou réduction au silence. L’institution, créée pour servir les Centrafricains, fonctionne désormais comme la propriété privée d’une famille.
Cette situation interpelle les autorités du pays: combien de temps ce détournement institutionnel peut-il perdurer sans intervention?
Source: Corbeau News Centrafrique
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