Africa-Press – CentrAfricaine. Nourd Gregaza agonise dans les cellules de l’OCRB, écrasé par la maladie, et transformé en squelette vivant par des conditions de détention inhumaines.
L’état de santé de Nourd Gregaza a atteint un seuil critique dans les locaux de l’Office Central pour la Répression du Banditisme. L’homme, autrefois robuste, n’est plus que l’ombre de lui-même. Son corps amaigri témoigne d’une dégradation physique qui choque tous ceux qui l’ont connu.
Depuis la nuit du 18 au 19, puis du 20 au 21 juin, ainsi que du nouveau du 22 au 24, Nourd Gregaza souffre de vomissements de sang noir et de diarrhées persistantes. Les témoins interrogés par la rédaction du CNC décrivent un homme épuisé, incapable de trouver le repos, dont l’apparence squelettique frappe par sa transformation radicale.
Rappelons que Nourd Gregaza et Armel Sayo ont été extraits de leurs cellules à la prison du Camp de Roux le 7 juin dernier vers 9h du matin par le directeur de l’OCRB. Depuis ce transfert, les conditions de détention de Nourd Gregaza ont basculé dans l’opacité totale.
Selon les policiers de l’OCRB, c’est le médecin du centre de détention du camp de Roux qui serait le seul habilité à le consulter, mais demeure injoignables. Cette absence de prise en charge sanitaire survient au moment où Nourd Gregaza aurait le plus besoin d’une intervention médicale d’urgence. Sa maigreur extrême et ses symptômes nécessitent des soins immédiats.
Aucune organisation humanitaire n’a pu rendre visite à Nourd Gregaza depuis son transfert. Ni les Nations Unies, ni le Comité international de la Croix-Rouge, ni la Croix-Rouge nationale n’ont eu accès au détenu. Cette restriction d’accès pose question quand on connaît le mandat de ces institutions dans la protection des droits des personnes incarcérées.
L’opacité entourant la détention de Nourd Gregaza s’accompagne d’une autre disparition inquiétante. Armel Sayo, son co-détenu, a été emmené vers une destination inconnue. Son sort reste incertain.
Au sein même de l’Office Central pour la Répression du Banditisme, les langues se délient sur le traitement réservé à Nourd Gregaza. Policiers et agents de justice s’interrogent ouvertement sur l’attitude du ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazene. Car Nourd Gregaza n’est pas un inconnu pour le ministre: il s’agit de son neveu, fils de son grand frère. Les deux hommes sont originaires du même village dans la Vakaga et appartiennent à la même famille.
Cette proximité familiale rend d’autant plus incompréhensible l’acharnement dont fait preuve le ministre. Dans l’entourage d’Arnaud Djoubaye Abazene, on décrit un homme rongé par la jalousie, incapable de supporter qu’un membre de sa famille puisse évoluer sans passer par lui. “Il veut être le seul à réussir dans la famille”, confie un proche du ministre. “Tous les autres doivent venir mendier devant lui.”
Les témoignages convergent pour décrire un ministre aux comportements despotiques, qui exige que chaque membre de sa famille reconnaisse sa suprématie. Cette mentalité expliquerait pourquoi Arnaud Djoubaye Abazene participe à l’acharnement contre son propre neveu, alors qu’il connaît parfaitement le caractère monté de toute pièce des accusations portées contre Nourd Gregaza.
La transformation physique de Nourd Gregaza, passé d’un homme en bonne santé à un être décharné, soulève des questions sur les méthodes employées à l’OCRB. Cette dégradation rapide et visible interpelle sur les véritables intentions derrière ce transfert.
Les autorités centrafricaines doivent permettre l’accès des organisations humanitaires à tous les détenus et garantir des soins médicaux appropriés. L’état squelettique de Nourd Gregaza appelle une intervention urgente des instances compétentes pour évaluer ses conditions de détention et son état de santé critique…….
Source: Corbeau News Centrafrique
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