Africa-Press – CentrAfricaine. Sur les réseaux sociaux centrafricains, un panneau de sensibilisation routière financé par la MINUSCA provoque l’hilarité et l’indignation. Laid, mal conçu, probablement coûteux, ce panneau concentre toutes les critiques contre une mission qui engloutit plus d’un milliard de dollars américains par an sans résultats tangibles pour la population.
Mais au-delà de l’anecdote esthétique, ce panneau pousse bon nombre des centrafricains à s’interroger: que fait réellement la MINUSCA en Centrafrique?
Avec un budget annuel dépassant le milliard USD, la MINUSCA dispose de moyens colossaux. Pourtant, sur le terrain, les Centrafricains peinent à identifier les bénéfices concrets de cette présence. La sécurité ne s’améliore pas, les infrastructures restent défaillantes, et voilà que la mission finance des panneaux de sensibilisation routière d’une laideur consternante.
Ces dépenses montrent une mauvaise allocation chronique des ressources. Pendant que des fonds sont dilapidés dans des projets cosmétiques, les priorités urgentes de protection des civils et de stabilisation du pays passent au second plan.
Le mandat initial de la MINUSCA était clair: protéger les populations civiles contre les menaces, même pour les mercenaires russes, , faciliter l’accès humanitaire, soutenir la transition politique et accompagner le processus de réconciliation nationale. La mission a dérivé de ces objectifs fondamentaux.
Aujourd’hui, la MINUSCA semble davantage préoccupée par des campagnes de communication que par sa mission de stabilisation. Pendant ce temps, l’insécurité persiste, la gouvernance ne s’améliore pas, et le pays reste enlisé dans une crise multidimensionnelle.
Plus grave encore, la MINUSCA s’apprête à cautionner des élections que toute l’opposition centrafricaine dénonce comme non-inclusives. Malgré les appels répétés de l’opposition à ne pas soutenir ce simulacre électoral, la mission onusienne maintient son engagement.
Les faits sont là: le président Faustin-Archange Touadéra alias Baba Kongoboro s’accroche au pouvoir pour un troisième mandat anticonstitutionnel, l’opposition est méthodiquement bloquée et marginalisée, le Conseil constitutionnel est aux ordres, et l’administration électorale manque de toute indépendance et transparence.
Plusieurs experts des Nations Unies ont d’ailleurs exprimé leurs réserves sur ce processus électoral biaisé. Certains observateurs internationaux, y compris au sein du système onusien, reconnaissent l’impossibilité d’organiser des élections crédibles dans ces conditions. Pourtant, la MINUSCA persiste à soutenir cette parodie.
En choisissant de soutenir ces élections truquées d’avance, la MINUSCA devient complice de la consolidation d’une dictature. Elle répète les erreurs tragiques du passé, notamment celles commises au Rwanda, où l’inaction et les mauvais choix des missions onusiennes ont eu des conséquences catastrophiques. Ironie du sort, la cheffe de la Minusca est une rwandaise en plus.
La MINUSCA finance aujourd’hui, de facto, le régime de Touadéra dans sa dérive autoritaire. Elle légitime un pouvoir qui piétine la Constitution, musèle l’opposition, et transforme le processus électoral en simple formalité administrative pour reconduire un président déjà illégitime.
Dans ce contexte, la position du président américain Donald Trump de réduire, voire de couper l’aide américaine aux missions onusiennes comme la MINUSCA mérite réflexion. Si ces missions coûtent des milliards sans apporter de solutions, si elles gaspillent les ressources dans des projets futiles, si elles soutiennent des régimes autoritaires plutôt que de défendre les valeurs démocratiques qu’elles sont censées promouvoir, à quoi servent-elles?
La MINUSCA devait être un instrument de paix et de stabilisation. Elle est devenue une bureaucratie coûteuse, inefficace, et maintenant complice d’une dérive dictatoriale. Ce panneau hideux sur une route de Bangui n’est que le symptôme visible d’un dysfonctionnement bien plus profond.
Source: Corbeau News Centrafrique
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