RCA Prête Pour L’Interdiction D’Exporter Le Bois Brut

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RCA Prête Pour L'Interdiction D'Exporter Le Bois Brut
RCA Prête Pour L'Interdiction D'Exporter Le Bois Brut

Africa-Press – CentrAfricaine.
L’interdiction d’exporter du bois brut par la CEMAC en 2028 oblige la République centrafricaine à transformer rapidement son secteur forestier défaillant.

Le secteur forestier centrafricain traverse une période charnière. L’interdiction d’exporter du bois brut adoptée par la CEMAC oblige le pays à repenser entièrement sa filière. Cette mesure, qui entrera en vigueur en 2028, vise à favoriser la transformation locale et créer davantage d’emplois qualifiés.

Les années Wagner ont laissé des traces profondes. L’exploitation intensive menée par Bois Rouge et ses filiales a vidé les forêts sans créer d’infrastructure de transformation. Ces entreprises expédiaient directement leur production vers Douala, au Cameroun, évitant tout processus de valorisation sur le territoire centrafricain. Leur départ brutal, consécutif aux sanctions internationales, a révélé la fragilité d’un secteur entièrement dépendant de l’exportation brute.

Les industriels locaux font face à des obstacles majeurs. Dans les zones d’exploitation comme Berbérati (à 584 km de Bangui) et Nola (à 720 km de la capitale), l’énergie demeure le principal goulot d’étranglement. Les usines fonctionnent au générateur, alimentées par un fioul dont les prix ont explosé. Cette situation rend les investissements en machines de transformation peu attractifs pour les entreprises privées.

L’État centrafricain peine à proposer des solutions concrètes. Les discussions avec le secteur privé stagnent depuis des mois. Les industriels réclament des incitations fiscales et un accès à l’électricité, mais les autorités se contentent d’annonces générales sans calendrier précis. Le Plan national de développement évoque des projets hydroélectriques, mais aucune date de mise en service n’est communiquée.

Cette transformation forcée pourrait néanmoins bénéficier au pays. La valeur ajoutée locale générerait plus de recettes fiscales que l’exportation brute. Les scieries modernes créeraient des emplois techniques dans des villes comme Bambari (385 km de Bangui) ou Bossangoa (305 km), traditionnellement dépendantes de l’agriculture de subsistance.

L’horloge tourne pour la RCA. Sans investissements massifs dans les infrastructures énergétiques et un dialogue constructif avec les opérateurs économiques, le pays risque de voir son secteur forestier s’effondrer plutôt que se moderniser. L’échéance de 2028 approche, et les atermoiements actuels compromettent une transition qui pourrait pourtant redynamiser l’économie nationale….

Source: Corbeau News Centrafrique

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