Retour des Auxiliaires de Police à Lim-Pendé

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Retour des Auxiliaires de Police à Lim-Pendé
Retour des Auxiliaires de Police à Lim-Pendé

Africa-Press – CentrAfricaine. Après quelques mois de répit, les auxiliaires sont de retour dans la préfecture de Lim-Pendé. Ces individus non formés, non payés par l’État, mais utilisés par les forces de l’ordre pour faire le sale boulot du racket sur les barrières, ont recommencé leurs activités. Et la population se plaint à nouveau de leurs comportements agressifs et de leur avidité sans limite.

Ce qui est frappant dans ce retour des auxiliaires, c’est la sélectivité de leur utilisation. Bizarrement, la gendarmerie a cessé d’utiliser des auxiliaires. Les gendarmes respectent la décision de leur hiérarchie. Il n’y a plus d’auxiliaires aux barrières de la gendarmerie. Mais la police et les Eaux et Forêts continuent à recruter massivement des auxiliaires pour les mettre sur les barrières.

Ces agents de la police et des Eaux et Forêts récupèrent les auxiliaires, les placent sur les barrières, et ce sont ces auxiliaires qui font tout le travail de racket. Quand les passagers, les véhicules, les motocyclistes arrivent à une barrière, ils rencontrent d’abord les auxiliaires. Et avec les auxiliaires, c’est incompréhensible. Leurs comportements sont agressifs, irrespectueux, parfois violents.

Pourquoi les auxiliaires se comportent-ils si mal? Parce que les policiers et les agents des Eaux et Forêts leur donnent des consignes strictes. Ces consignes portent sur les montants à collecter, les types de marchandises à saisir, les amendes à imposer. Et les auxiliaires respectent ces consignes à la lettre parce qu’ils ont peur de perdre leur “petit travail”.

Les auxiliaires ne sont pas des agents de l’État. Ils ne reçoivent aucun salaire de l’administration. Leur seul revenu provient de ce qu’ils peuvent extorquer sur les barrières. Alors quand un policier ou un agent des Eaux et Forêts leur donne une consigne stricte – par exemple “tu dois me rapporter 50 000 francs CFA par jour” – l’auxiliaire va tout faire pour atteindre cet objectif. Même si cela signifie agresser les passagers, les insulter, les menacer, confisquer leurs marchandises.

Le résultat est que les passagers se plaignent régulièrement des activités des auxiliaires. Par exemple, sur l’axe vers Mbaïmboum au Cameroun, on trouve des auxiliaires partout. Eaux et Forêts, police, Eaux et Forêts, police, Eaux et Forêts, police. À chaque barrière, ce sont des auxiliaires qui contrôlent, qui rackettent, qui agressent.

Mais le plus incompréhensible dans cette affaire, c’est que l’utilisation des auxiliaires est interdite. L’État centrafricain a officiellement interdit le recours aux auxiliaires dans les forces de l’ordre. Cette interdiction a été prise après de nombreux abus documentés, après des plaintes répétées de la population, après des incidents graves comme celui de la barrière de Bétoko en janvier 2024 où un auxiliaire complètement ivre s’était endormi sur son poste en laissant son arme à la portée de tous.

Malgré cette interdiction officielle, les auxiliaires sont de retour. Comme si les chefs de la police et des Eaux et Forêts se fichent de leur hiérarchie. Comme si les ordres venus de Bangui ne comptent pas. Comme si ces gens ne nous comprennent même pas, ne nous respectent même pas.

C’est vraiment incroyable. C’est stupide. Une interdiction officielle est prise au niveau national. Mais sur le terrain, dans Lim-Pendé, les chefs locaux de la police et des Eaux et Forêts ignorent complètement cette interdiction et continuent à recruter et à utiliser des auxiliaires.

Pourquoi cette désobéissance? Parce que les auxiliaires rapportent beaucoup d’argent. Beaucoup plus que les policiers ou agents réguliers. Un auxiliaire, qui n’a aucun salaire officiel, qui dépend entièrement de ce qu’il peut extorquer sur la barrière, est beaucoup plus agressif dans le racket qu’un policier régulier qui touche au moins un salaire de base.

Source: Corbeau News Centrafrique

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