Touadéra Appelle à l’Investissement Japonais à TICAD 9

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Touadéra Appelle à l'Investissement Japonais à TICAD 9
Touadéra Appelle à l'Investissement Japonais à TICAD 9

Africa-Press – CentrAfricaine.
Au Japon cette année une fois de plus, lors de la 9ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a lancé un nouvel appel dans le vide aux investisseurs japonais.

À Yokohama, le président centrafricain a encore sorti son catalogue habituel: corridors logistiques, zones franches, campus de startups. Ce discours, les investisseurs japonais le connaissent par cœur depuis 2019. Ils l’ont entendu à la TICAD 7, puis à la TICAD 8 en Tunisie, et maintenant à la TICAD 9 au Japon. Toujours les mêmes mots, toujours les mêmes appels, jamais le moindre résultat.

Faustin-Archange Touadéra parle de “co-création de solutions innovantes” et vante les richesses de son pays. Mais derrière ces beaux discours, la réalité reste implacable: pas un seul yen japonais n’a financé de projet structurant en République centrafricaine depuis près de 10 longues années.

L’ampleur de cet échec diplomatique ne passe d’ailleurs pas inaperçue chez les observateurs centrafricains. Christian Aimé Ndotah, journaliste et ex-directeur de la radio Centrafrique, a pris sa plume la semaine dernière pour se poser la question qui dérange: “Durant ces six ans, entre TICAD 8 en Tunisie en 2019 et TICAD 9 au Japon en 2025, quelles sont les retombées de notre participation? Chris Can l’attaquant de pointe veut savoir si par exemple, KAJIMA va revenir nous construire des routes?”.

Cette absence totale d’investissements japonais démontre l’échec complet de la diplomatie économique centrafricaine. Pendant que Touadéra enchaîne les voyages officiels payés par l’argent public, son pays reste dans le même état, voir pire: corruption généralisée, infrastructures inexistantes, administration paralysante, justice aux ordres.
Les mercenaires russes du groupe Wagner, présentés comme des “partenaires sécuritaires”, achèvent de dissuader les investisseurs sérieux. Quel entrepreneur japonais accepterait de placer son argent dans un pays militarisé par des contractors étrangers? La réponse est simple: aucun.

Les projets annoncés avec fanfare lors des précédentes éditions en 2019 en Tunisie sont restés lettre morte. Le fameux “Startup Campus CEMAC-Japon”? Nulle part. Les “hubs multimodaux”? Inexistants. Le “plan global d’infrastructures”? Toujours dans les tiroirs présidentiels.

Pourtant, le coût de ces déplacements diplomatiques stériles continue de peser lourd sur les finances publiques. Chaque déplacement de Touadéra à l’étranger coûte une fortune au contribuable centrafricain. Billets d’avion, hôtels de luxe, frais de protocole, délégations pléthoriques: autant de dépenses qui se chiffrent en millions de francs CFA. Pour quel résultat? Le néant absolu.

Pendant que le président fait du tourisme diplomatique, les Centrafricains subissent les coupures d’électricité, manquent d’eau potable, roulent sur des routes défoncées et voient leurs enfants sans emploi. Cette déconnexion entre les fastes présidentiels et la misère populaire devient de plus en plus difficile à supporter par les centrafricains.

Face à cette situation, la crédibilité du régime centrafricain s’effrite auprès des partenaires internationaux. À force de répéter les mêmes appels sans jamais les concrétiser, le régime centrafricain a perdu toute crédibilité auprès des investisseurs japonais. Ces derniers ne se laissent plus berner par les effets d’annonce et les PowerPoint colorés. Ils regardent les faits: instabilité politique, climat des affaires détestable, présence militaire russe inquiétante.

Le président annonce maintenant une “table ronde des investisseurs” en septembre à Casablanca. Encore un événement coûteux qui ne servira qu’à alimenter les carnets de voyage présidentiels. Les Japonais, échaudés par six années de promesses non tenues, boudent déjà cette nouvelle comédie.

Au-delà des annonces répétitives, c’est toute la stratégie gouvernementale qui interroge. Cette obstination à quémander des investissements sans réformer en profondeur révèle l’incapacité du régime à comprendre les attentes des partenaires internationaux. Aucune entreprise sérieuse n’investira dans un pays gangrené par la corruption et occupé militairement par des forces étrangères.

Au lieu de multiplier les voyages diplomatiques stériles, Touadéra ferait mieux de s’atteler aux réformes structurelles indispensables: assainir l’administration, restaurer l’État de droit, sécuriser le territoire par des forces nationales, développer les infrastructures de base.

Mais cela demanderait un courage politique dont le président semble totalement dépourvu. Il préfère la facilité des discours internationaux aux difficultés des réformes internes.

Le bilan de cette politique diplomatique ratée devient chaque année plus lourd à porter. Dix ans après le début de cette stratégie diplomatique ratée, le bilan est accablant. Zéro investissement japonais, zéro projet concret, zéro amélioration pour la population centrafricaine. En revanche, les frais de mission présidentiels se sont accumulés, privant le pays de ressources qui auraient pu être utilisées pour des projets utiles.

Cette situation pose une question simple: combien de temps encore les Centrafricains devront-ils supporter cette diplomatie de façade qui ne profite qu’aux carnets de voyage présidentiels?

Les investisseurs japonais ont tiré leurs conclusions depuis longtemps. Ils ne répondront aux appels de Touadéra que lorsque la République centrafricaine offrira enfin un environnement stable et prévisible. En attendant, les beaux discours de Yokohama resteront ce qu’ils ont toujours été: du vent.

Source: Corbeau News Centrafrique

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