Africa-Press – CentrAfricaine.
Une crise d’une brutalité sans précédent secoue le sud-est de la République centrafricaine, particulièrement dans la préfecture du Haut-Mbomou. Sous prétexte de lutter contre les miliciens Azandé, le groupe Wagner, appuyé par des ex-rebelles de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), mène une offensive d’une violence extrême.
Depuis deux mois, la préfecture du Haut-Mbomou, en particulier la sous-préfecture de Zemio, est en proie à des violences qui ne faiblissent pas. Les affrontements opposent les miliciens Azandé à une coalition formée des Forces armées centrafricaines (FACA), des mercenaires russes du groupe Wagner, des casques bleus, des gendarmes et des policiers. La situation est hors de contrôle, poussant des milliers d’habitants à chercher refuge en République démocratique du Congo.
Tout a pris une tournure dramatique le 30 avril 2025, vers 20h30, quand les miliciens Azandé ont attaqué les positions des FACA à Koumboli, à trois kilomètres de Zemio. Deux soldats FACA ont été blessés. Le lendemain, les FACA, soutenues par Wagner, ont tenté de reprendre la localité. Mais l’opération a mal tourné: les Azandé, bien préparés, ont repoussé l’assaut, tuant 4 éléments de forces de l’ordre, dont un gendarme. Du matériel militaire a été abandonné et saisi par les miliciens, qui ont consolidé leur emprise sur Koumboli.
Les jours suivants, les 2, 3, 4 et 5 mai, les miliciens Azandé ont multiplié les attaques contre les positions des soldats FACA et de leurs alliés russes à Zemio, Koumboli, Bandachi et d’autres villages voisins. Ces offensives ont forcé les habitants à fuir en masse vers la RDC, abandonnant leurs maisons et leurs terres. De leur côté, les mercenaires russes du groupe Wagner ont mené des opérations destructrices, mettant le feu à des villages comme Koumboli et Bandachi, et commettant des exactions massives contre les civils.
Toutefois, la situation devient très compliquée quand certains soldats FACA ont catégoriquement refusé de mener désormais des opérations conjointes avec les mercenaires russes, ces derniers se sont tournés vers les ex-rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC). Ces anciens combattants, menés par le général de l’UPC Ahmat Petit, qui avait rendu les armes à Mboki en 2024 après avoir contrôlé Bambouti, ont été formés par Wagner et intégrés à l’armée nationale. Le lundi 9 juin 2025, ces ex-rebelles, épaulés par Wagner, ont été envoyés à Zemio par hélicoptère du groupe Wagner pour affronter les miliciens Azandé.
Mais le lendemain, mardi 10 juin, ces ex-rebelles de l’UPC, sous le commandement d’Ahmat Petit, et appuyant les mercenaires russes, ont quitté la ville de Zemio à bord de 14 motos en direction du village Tabane, situé à 20 km de Zemio, sur la route menant à Rafaï et Bangassou. À leur arrivée dans ce village, ils ont ouvert le feu dans toutes les directions, et ont mis le feu à de nombreuses habitations, détruisant presque tout le village, comme ils l’avaient fait à Koumboli et Bandachi quelques semaines plus tôt.
Par ailleurs, Wagner a mobilisé un autre groupe d’ex-rebelles de l’UPC, basés à Bambari et dirigés par l’ex-colonel de l’UPC, M. Kiri, communément appelés « Russes Noirs ». Ces combattants ont quitté Bambari le week-end dernier à bord de quatre véhicules, dont un camion-citerne, un char blindé et deux véhicules militaires Patriote appartenant à Wagner. Arrivés à Rafaï le mardi, ils se sont ensuite dirigés vers Zemio pour renforcer les opérations contre les miliciens Azandé.
La violence dans le Haut-Mbomou atteint un niveau inquiétant. Les maisons brûlées, les assassinats et les attaques contre les civils, attribués aux mercenaires russes du groupe Wagner, les soldats FACA, les gendarmes, les ex-rebelles de l’UPC, plongent la région dans une peur constante. Rappelons le, le 5 juin 2025, une famille composée d’un père, sa femme et leurs deux enfants, ont été littéralement égorgés dans leur champ près de Zemio par les mercenaires russes du groupe Wagner….
Source: Corbeau News Centrafrique
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