Du temps des dinosaures, certains mammifères s’aventuraient déjà au sol

4
Du temps des dinosaures, certains mammifères s'aventuraient déjà au sol
Du temps des dinosaures, certains mammifères s'aventuraient déjà au sol

Africa-Press – CentrAfricaine. Bien avant que la chute de l’astéroïde de Chicxulub ne provoque la disparition des dinosaures, les petits mammifères du Crétacé étaient déjà en pleine mutation. Alors que la plupart vivaient dans les arbres et s’épanouissaient la nuit, certains ont commencé à s’aventurer au sol. C’est notamment le cas des lointains ancêtres des marsupiaux et des placentaires comme le démontre une étude, menée par l’Université de Bristol, analysant des fragments d’os déterrés en Amérique du Nord.

Une adaptation terrestre en marche

Pour décrypter l’évolution de ces petits mammifères, l’équipe dirigée par Christine Janis s’est concentrée sur les extrémités des os longs, appelées épiphyses. Ces surfaces articulaires, rarement étudiées isolément, révèlent pourtant des indices cruciaux sur la locomotion. « La forme des surfaces articulaires peut montrer si le membre est principalement adapté à la mobilité, comme chez les mammifères arboricoles, ou à la stabilité, comme chez les mammifères terrestres », explique la chercheuse. Ces observations, qui font l’objet d’une publication dans la revue Palaeontology, suggèrent que plusieurs espèces avaient déjà délaissé la canopée pour s’aventurer sur le sol bien avant l’extinction des dinosaures, il y a 66 millions d’années.

Qu’est-ce qui a poussé ces mammifères à troquer la vie dans les branches pour un habitat terrestre ? La réponse se trouve, en partie, dans l’évolution des plantes. Alors qu’au début du Crétacé les paysages étaient dominés par les conifères (les arbres portant des aiguilles aux branches), les plantes à fleurs (les angiospermes) se sont progressivement étendues tout au long de cette période. « Les angiospermes sont devenus plus courants et ont développé des feuilles beaucoup plus grandes avec une nervation foliaire plus importante, ce qui a entraîné une transpiration accrue et la création d’un microhabitat plus humide », détaille Christine Janis. Cette nouvelle donne écologique a favorisé la croissance d’un sous-bois plus dense, semblable à celui des forêts de feuillus actuelles, offrant aux petits mammifères un terrain propice à l’exploration du sol.

Des créatures discrètes dans l’ombre des dinosaures

Ces premiers mammifères ressemblaient à des petites musaraignes ou à des hérissons sans les piquants. « Il y avait une grande diversité de formes y compris des animaux pouvant planer et d’autres semi-aquatiques. Chacun possédait un régime alimentaire et un mode de locomotion propre », précise la chercheuse.

Leur petite taille et leur probable mode de vie nocturne ont sans doute évité qu’ils ne se fassent croquer par les dinosaures qui fréquentaient le même biotope. D’autant plus que, précaution supplémentaire, tous ces animaux étaient recouverts de poils et de fourrures brunes ou noires comme une récente étude l’a révélée, afin d’être moins visible. Cette transition précoce pourrait avoir facilité leur survie après la catastrophe, leur permettant de s’adapter rapidement à un monde vidé de ses plus nombreux occupants.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here