Texte, image, vidéo… Les meilleures IA à adopter

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Texte, image, vidéo… Les meilleures IA à adopter
Texte, image, vidéo… Les meilleures IA à adopter

Africa-Press – CentrAfricaine. L’intelligence artificielle (IA) générative n’est plus une curiosité. Elle redéfinit les usages du texte, de l’image, du son et de la vidéo. Autrefois réservée aux professionnels, l’IA s’intègre désormais aux outils du quotidien, où Microsoft, Google, Adobe et des acteurs comme Anthropic et le français Mistral rivalisent pour radicalement transformer les usages. Un changement à la fois technique et culturel.

La force de l’IA générative ? Une capacité inégalée à rapidement synthétiser des informations et à produire des contenus riches à partir d’instructions simples, les fameux prompts. En quelques mots judicieusement choisis, l’utilisateur génère une image complexe, un texte structuré ou une musique immersive. Une prise en main intuitive, grandement facilitée par le design épuré des plateformes, qui élargit l’horizon des possibles pour les créateurs, mais pose aussi des défis: comment choisir les bons outils pour des besoins spécifiques ? Quels écosystèmes privilégier ?

Les géants de la tech comme Google, Microsoft ou Adobe ont saisi le potentiel de l’IA générative pour leurs applications. Depuis quelques mois, leurs IA ne sont pas que de simples outils isolés, mais deviennent des fonctionnalités centrales de leurs écosystèmes. Copilot est désormais un incontournable des outils Microsoft, optimisant la productivité dans Office, tandis que Gemini, l’offre phare de Google, complète la suite de Google Drive en musclant Google Docs et Google Sheet.

Adobe, quant à lui, intègre des fonctionnalités de retouche et d’aide à la création à ses produits phares, comme Photoshop, Lightroom ou Premiere, rendant l’IA indispensable à de nombreux professionnels. Ces intégrations accélèrent les tâches les plus complexes, facilitent l’utilisation de fonctionnalités expertes et améliorent les rendus. Mais cette concentration dans un même écosystème limite les choix, surtout pour les adeptes de solutions spécialisées.

Une évolution vers des systèmes intelligents autonomes

Quelques outsiders parviennent néanmoins à tirer leur épingle du jeu. Mid-journey, Runway ou Perplexity offrent des solutions spécifiques et souvent plus pointues que leurs homologues intégrés. Ces outils s’adressent à des créateurs cherchant une personnalisation accrue ou à des entreprises voulant éviter les écosystèmes fermés. Dans le cas de la génération d’images, des solutions comme Midjourney ou Leonardo permettent de créer des visuels uniques grâce à une interface adaptée aux besoins des créateurs. Un véritable bond d’expérience, quand on sait que les premiers pas de Midjourney se sont faits dans le logiciel de messagerie Discord, complètement inadapté à la conception graphique. Dans la vidéo, des plateformes comme Pika Labs ou Runway ML ouvrent la voie à une production simplifiée, transformant le moindre texte en animations saisissantes.

Mais tout n’est pas forcément rose du côté des plateformes indépendantes. Contrairement aux outils des grands acteurs de la tech, ces solutions fragmentées manquent parfois d’intégration. Les utilisateurs doivent jongler entre plusieurs interfaces et différents abonnements, et ce bricolage d’écosystème peut en rebuter plus d’un. À long terme, la pérennité de ces acteurs indépendants reste également incertaine face à la puissance financière et technologique des géants qui peuvent décider de racheter tel ou tel service, comme c’est souvent le cas chez Apple.

Si l’IA générative évolue rapidement, elle ne suit pas pour autant une trajectoire chaotique. Les outils comme ChatGPT, Copilot ou Gemini tendent vers une automatisation complète avec l’utilisation d’agents, c’est-à-dire de systèmes intelligents autonomes qui effectuent des tâches spécifiques sans intervention humaine, ce qui est déjà une réalité pour les utilisateurs de Claude.

Loin de se limiter aux métiers créatifs, l’IA générative transforme aussi d’autres secteurs. Dans la recherche d’information, par exemple, des moteurs comme GPT Search redéfinissent les standards en offrant des réponses personnalisées et pertinentes en un instant. Les assistants virtuels, qu’ils soient textuels ou visuels, s’intègrent dans des stratégies de gestion client, améliorant à la fois l’expérience utilisateur et la productivité des entreprises. Ces innovations changent notre manière de produire, de consommer et d’interagir avec l’information. De simples utilisateurs passifs, nous devenons acteurs d’un écosystème où la créativité est à la portée de tous.

Cinq IA génératives grand public
ChatGPT (OpenAI), 20 € /mois: ChatGPT dans ses versions GPT-4o et 4o-mini reste un pilier de l’IA générative. Il excelle dans la création de textes, d’images et d’analyses complexes, notamment avec le modèle o1-preview et o1-mini, et s’intègre aux interfaces professionnelles grâce à son API (interface de programmation d’application). Sa version gratuite est idéale pour débuter. La version sur abonnement permet notamment de gérer des équipes d’utilisateurs et de créer des GPT, les automatisations personnalisées propres à ChatGPT.

Gemini (Google), 21,99 € /mois: Fusionnant IA générative et moteur de recherche, Gemini se positionne comme une plateforme tout-en-un. Intégré aux services Google Drive, il fournit des réponses pertinentes et contextualisées tout en automatisant certaines tâches. Idéal pour les utilisateurs déjà ancrés dans l’écosystème Google, Gemini résume vos mails, suggère des réponses, permet de créer des Gems (l’équivalent des GPT) et vous aide à coder. Intégré à Notebook LM, il en fait un puissant outil d’analyse de documents.

Claude (Anthropic), 22 € /mois: Claude 3.5 se distingue par sa sécurité et sa gestion plus nuancée des conversations. Il offre des résultats précis tout en garantissant une éthique renforcée dans ses interactions. Moins généraliste que ChatGPT, il excelle dans la recherche d’informations contextuelles et l’assistance personnalisée. Anthropic a même doté Claude 3.5 de fonctionnalités innovantes, comme des agents automatisés capables de prendre le contrôle de votre ordinateur pour réaliser des tâches très complexes.

Mistral (Mistral AI), gratuit: Mistral, fleuron de la tech française, mise sur l’ open source et l’innovation (lire p.34). Avec des modèles légers et personnalisables, il répond aux besoins des développeurs et scientifiques cherchant une alternative flexible aux solutions propriétaires. Les modèles Mistral Large et Large 2, déjà très puissants, sont désormais complétés par un modèle aussi puissant que GPT-4, le Pixtral 12B, et multimodal, capable de générer des images.

Llama (Meta), gratuit: Développé par Meta, Llama 3.1 se concentre comme Mistral sur l’open source pour fournir des outils accessibles et puissants. Flexible et conçu pour des applications variées, il attire les développeurs et entreprises grâce à son intégration facile dans divers systèmes internes. Option aussi puissante que GPT-4, Llama permet de personnaliser et d’améliorer le modèle en fonction de besoins spécifiques, facilitant ainsi la création d’applications et de solutions innovantes.

Des visuels personnalisés à partir de simples « prompts »

Créer des images en quelques secondes sans pinceaux ni logiciels complexes: l’intelligence artificielle générative a rendu cette utopie créative accessible. Des outils comme Midjourney, Stable Diffusion, Leonardo ou le dernier venu Flux redéfinissent les contours de la créativité en permettant aux utilisateurs de créer des visuels personnalisés à partir de simples prompts. Une opportunité pour les artistes amateurs d’explorer de nouvelles esthétiques ou de concevoir des projets sophistiqués, autrefois réservés à des professionnels expérimentés.

Un dilemme pour les artistes et designers qui peuvent exploiter la puissance de ces modèles de diffusion pour repousser les limites de leur art, mais dont les œuvres ont souvent servi à l’entraînement des modèles, sans qu’ils n’aient jamais perçu la moindre compensation financière.

Chacune de ces plateformes a ses forces: Midjourney, qui bénéficie désormais d’une nouvelle interface, excelle dans l’art numérique en proposant des créations visuelles au-dessus du lot. Leonardo, avec sa précision, séduit pour des réalisations sur-mesure adaptées à des secteurs comme le design ou les jeux vidéo. Flux (open source), mise, lui, sur l’adaptabilité des styles, attirant aussi bien les créateurs individuels que les industries cherchant des solutions innovantes. Les modèles de diffusion comme DallE-3 ou Stable Diffusion perdent du terrain après avoir longtemps été considérés comme des leaders dans le secteur. Imagen 3, disponible dans Gemini, fournit quant à lui une solution pratique pour le grand public.

Un double virtuel hyperréaliste

Qui n’a pas rêvé d’avoir un double qui puisse assister aux interminables réunions zoom des après-midi de télétravail ? Les plateformes de création d’avatars et de voix synthétiques ne sont pas loin de nous proposer ce type d’options. Synthesia, Heygen ou le français Argil conçoivent des plateformes faciles à prendre en main pour créer des doubles virtuels. Le rendu des vidéos a opéré un bond spectaculaire en l’espace de quelques mois et propose désormais des avatars en mouvement capables de s’insérer dans n’importe quel environnement s’ils sont filmés sur fond vert.

Toutes les plateformes offrent différents modèles préenregistrés, jusqu’à 300 pour Heygen, contre 140 pour Synthesia, et permettent d’exporter de la vidéo en haute qualité jusqu’à 4K. Elles autorisent l’importation de fichiers audio pour synchroniser la vidéo avec une voix naturelle enregistrée, ou avec une voix synthétique générée par une plateforme spécialisée, comme ElevenLabs, la référence du marché. Argil propose de son côté de contrôler son langage corporel dans un éditeur adapté, qui permet d’adapter le discours aux mouvements du corps pour un rendu encore plus naturel.

Point clef de ces plateformes: la sécurité. Pour enregistrer un avatar personnalisé, des systèmes de vérification empêchent l’usurpation d’identité, contrairement à ElevenLabs, qui permet de cloner n’importe quelle voix sans vérification particulière.

La création multimédia sans limites

Réaliser une vidéo en quelques minutes, ou composer une musique en quelques clics. L’intelligence artificielle générative transforme ces tâches autrefois complexes en processus accessibles, redéfinissant ainsi les horizons de la création multimédia. Des outils tels que Runway ML, Kling AI, Minimax, Sora d’OpenAI, Pika, Veo de Google, Dream Machine de Luma Labs AI pour la vidéo, ou Suno, Udio, Soundraw, Loudly ou le plus éthique Beatoven.ai pour la musique, ouvrent de nouvelles perspectives pour les vidéastes et musiciens amateurs comme pour les professionnels.

Dans la création vidéo, Runway ML et Kling AI se démarquent, même si leur suprématie est contestée. Sora, en développement, montre déjà des résultats impressionnants avec une version test sur Hugging Face. Pour séduire les professionnels, ces outils misent sur un contrôle précis des paramètres.

Runway Gen-3 et Kling innovent avec des fonctionnalités comme le motion brush, qui permet d’animer des zones spécifiques et de simuler des mouvements de caméra. Luma Labs, avec son système d’images clés, offre une finesse d’ajustement idéale pour des animations complexes. Kling se distingue par son rapport qualité-prix et la génération de vidéos de haute résolution, malgré des performances variables en cas de surcharge des serveurs. À l’inverse, Minimax excelle dans l’adhérence parfaite aux prompts et les mouvements réalistes, mais ses options limitées trahissent le caractère expérimental de ces technologies face aux outils traditionnels.

Du côté de la musique, Suno, Udio, Loudly et Soundraw proposent des compositions personnalisées qui répondent aux besoins spécifiques des utilisateurs, qu’il s’agisse de bandes sonores pour des jeux, de films, de podcasts ou même de projets personnels, comme la chanson de départ à la retraite d’un collègue. Les défis sont les mêmes que pour la vidéo, paramétrage fin et qualité sont primordiaux pour les professionnels. À ce jeu, Suno s’en sort toujours le mieux, talonné par Udio, meilleur sur le plan vocal. Soundraw et Beatoven.ai disposent, eux, de licences plus claires et exploitables commercialement.

Le futur de la recherche sur le Web

Initialement introduite par Perplexity AI, rapidement suivie par Google avec le lancement de Google AI Overview, puis par OpenAI et son Search GPT annoncé en juillet dernier, la recherche par IA générative risque de profondément transformer notre rapport à l’information. Leurs réponses précises et sourcées donnent à l’utilisateur une alternative innovante aux moteurs de recherche traditionnels.

Mais cette innovation peut être coûteuse, d’abord sur le plan environnemental, puisque chaque requête effectuée avec ces modèles consomme près de dix fois plus qu’une recherche traditionnelle. Ensuite, les résumés générés par l’IA sont si efficaces qu’ils pourraient démotiver les utilisateurs à se rendre sur les sites dont le contenu a pourtant été utilisé pour rédiger la réponse. Cette casse du flux de trafic naturel provenant des moteurs de recherche pourrait mettre en péril l’équilibre économique des médias et des acteurs économiques qui dépendent du Web pour se faire connaître. Il s’agit donc de prendre des précautions avec l’IA générative, car si elle nous donne des superpouvoirs inimaginables jusque-là, cela implique toujours de grandes responsabilités.

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