Africa-Press – CentrAfricaine. Depuis 2023, trois individus se réclamant des services des impôts rançonnent massivement les conducteurs de taxi-moto dans la circonscription de Yaloké 2.
Dans le triangle formé par Yaloké (225 km de Bangui), Zawa (20 km plus loin de Yaloké sur l’axe Bossembélé) et Gaga (15 km après Zawa), trois hommes ont perfectionné un système de racket qui vise spécifiquement les motocyclistes. Depuis bientôt deux ans, ils alternent leurs positions sur ces différents axes pour intercepter les conducteurs de taxi-moto.
Leur mode opératoire reste identique. Ils barrent la route, exigent 35 000 francs CFA au titre de l’impôt, puis négocient à la baisse pour accepter finalement 5 000 ou 10 000 francs. En échange, ils griffonnent à la main un soi-disant reçu sur un bout de papier ordinaire, sans cachet ni tampon officiel. Lorsque le même conducteur présente ce document lors d’un contrôle ultérieur, ces mêmes individus prétendent ne pas le reconnaître et réclament un nouveau paiement.
Le stratagème fonctionne parfaitement dans cette zone où les transports publics ont disparu. Entre Yaloké et Gaga, soit 35 kilomètres au total, les motos-taxis constituent le seul moyen de transport disponible pour la population locale. Ces prétendus agents fiscaux exploitent cette dépendance totale aux deux-roues.
Le phénomène dépasse largement cette zone géographique. À Paoua (487 km de Bangui), Bokaranga (532 km de la capitale) et dans de nombreuses autres localités comme Bemal, Bozoum, Bambari et autres, des groupes similaires opèrent selon les mêmes méthodes. Ils ciblent prioritairement les jeunes qui ont investi leurs dernières économies dans l’achat d’une moto pour exercer cette activité.
Les vignettes distribuées depuis 2023, 2024 et 2025 par ces agents témoignent du caractère frauduleux de ces opérations. Leur qualité si médiocre que le moindre déplacement à grande vitesse les fait s’envoler. Cette défaillance volontaire oblige les conducteurs à repasser régulièrement à la caisse, alimentant un cycle de paiements ininterrompus.
Cette escroquerie frappe un secteur devenu vital pour l’économie du pays. Faute d’emplois dans la fonction publique ou le secteur privé, des milliers de jeunes Centrafricains ont fait du transport par moto leur unique source de revenus. Ils assurent désormais le ravitaillement de nombreuses localités et le transport des personnes sur des routes où plus aucun véhicule ne circule.
L’absence totale de régulation permet à ces individus d’opérer en toute impunité. Ils connaissent parfaitement la précarité de leurs victimes et leur incapacité à contester ces pratiques. Cette situation nécessite une intervention immédiate du ministère des Finances pour clarifier les procédures fiscales légales et démanteler ces réseaux d’extorsion qui appauvrissent encore davantage une jeunesse sans alternative économique.
Source: Corbeau News Centrafrique
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