Africa-Press – Comores. Le transfert de l’aéroport Moroni Prince Saïd Ibrahim à la société émiratie Terminals Holding entre dans sa phase finale. Au cœur de cette mutation, la création d’une nouvelle société, le repositionnement de centaines d’agents et la promesse d’un service modernisé.
L’annonce avait suscité autant d’interrogations que d’espoirs. Le gouvernement avait dévoilé le 26 avril dernier la cession de l’aéroport international Moroni Prince Saïd Ibrahim à Terminals Holding, une société basée aux Émirats arabes unis. Cette concession, d’une durée de 30 ans, s’accompagne d’une restructuration en profondeur, tant sur le plan administratif qu’humain. Une société anonyme, baptisée Terminal Moroni Airport Management (Tam), a vu le jour pour piloter la gestion du site. Son premier conseil d’administration s’est tenu dès le 1er mai, et un directeur général a été nommé dans la foulée pour superviser la mise en place des équipes et des systèmes.
Si le personnel opérationnel a déjà été transféré à Terminals Holding depuis le 1er octobre 2024, les services techniques d’Adc et de Com’Air restent en phase de transition. Le passage de relais se poursuit avec la finalisation des procédures légales de notification des licenciements pour une partie du personnel. « La collaboration avec Terminals Holding va bien au-delà d’un simple transfert de gestion: elle marque le début d’une modernisation attendue depuis longtemps », commente une source proche du dossier. Car malgré les zones d’ombre liées aux suppressions de postes, le gouvernement insiste sur la nécessité d’une réforme structurelle pour faire de l’aéroport une plateforme conforme aux standards internationaux.
Sur les plus de 500 agents concernés par la réforme, seuls 252 ont été retenus pour intégrer la nouvelle entité Tam. Ils seront convoqués à partir de ce mardi 13 mai pour recevoir leurs affectations, certificats de travail et lettres de transfert. Un document interne, consulté par Al-watwan, révèle que « seulement 18 agents rejoindront le siège d’Adc, pour y assurer notamment la comptabilité, le suivi règlementaire, l’appui technique dans les autres aéroports du pays, ou encore les services du pavillon présidentiel en attendant une décision officielle de la présidence sur son avenir », devait-on lire dans un article de nos confrères du journal d’Etat.
Pour les 14 agents ayant atteint l’âge de la retraite, une indemnité de départ équivalente à trois mois à l’indice 1515 a été prévue, en plus du salaire d’avril 2025. Les agents non retenus par la nouvelle structure bénéficieront d’indemnités de licenciement, de préavis et de congés non pris. Selon le document interne, les paiements ont été effectués le 2 mai dernier. Pour ceux recrutés entre le 1er janvier et le 30 avril 2022, une indemnité spécifique de licenciement a été ajoutée. Malgré ces compensations, certains ex-employés regrettent un processus qu’ils jugent brutal. « Il y a eu peu de place pour la concertation, et beaucoup d’incertitude sur notre avenir », déplore un ancien agent de piste.
Avec cette cession, le gouvernement mise sur une amélioration des infrastructures, des services et de la connectivité régionale. Terminals Holding s’est engagée à moderniser le site, améliorer la gestion des flux et professionnaliser les opérations, dans le respect des normes internationales. Le gouvernement ambitionne de faire du principal aéroport du pays un hub régional performant, au service du développement économique, du tourisme et de la mobilité régionale. Mais pour l’instant, les regards restent tournés vers la mise en place effective de Tam et la suite de la transition sociale.
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