Africa-Press – Comores. Moroni s’apprête à accueillir la 21e édition du colloque VIH/Sida de l’océan indien. Prévue ce 04 novembre à l’Assemblée de l’Union des Comores, cette réunion technique vise à promouvoir la lutte régionale contre le VIH/Sida dans la région.
Les Comores connaissent une recrudescence du VIH/Sida. Selon les dernières données rendues publiques, cinquante-six nouveaux cas ont été détectés entre janvier et août 2025, contre trente-sept sur toute l’année 2024. Depuis l’apparition du virus dans le pays, 374 cas ont été recensés, dont 86 décès liés à la maladie. Cette progression inquiète les professionnels de santé. Le Dr Ahmed Abdourazak, point focal VIH/Sida et hépatite, évoque une tendance préoccupante, notamment dans les zones urbaines. « Nous faisons face à une circulation accrue du virus, souvent liée aux déplacements régionaux et à un relâchement des comportements de prévention », prévient-il. Même si la prévalence reste faible estimée à 0,03% de la population générale, les autorités sanitaires appellent à la vigilance. Les jeunes et les femmes enceintes figurent parmi les groupes les plus exposés, alors que le dépistage volontaire demeure encore timide.
Cette hausse survient à quelques jours de l’ouverture du colloque régional sur le VIH/Sida, prévu du 4 au 6 novembre à Moroni. Organisé par la Commission de l’océan Indien (COI) en partenariat avec le ministère de la Santé, l’événement réunira des experts venus de plusieurs pays de la région pour réfléchir à un financement durable et à une meilleure coordination des actions. Pour le Dr Ahmed Ouledi, président du comité d’organisation, ce rendez-vous tombe à point nommé: « Nous devons renforcer la prévention, mutualiser nos moyens et consolider nos systèmes de santé pour que chaque personne vivant avec le VIH puisse être accompagnée dignement. »
Les Comores, longtemps considérées comme relativement épargnées, se retrouvent aujourd’hui face à une réalité plus inquiétante. La lutte contre le VIH/Sida doit désormais s’intensifier, avec un engagement renouvelé des institutions, des partenaires et de la société civile. Mais la peur du dépistage demeure forte, surtout chez les jeunes. Halima Chatoi, 22 ans, confie: « J’ai peur d’aller faire le test. Je me dis que si jamais c’est positif, ma vie serait finie. Pourtant, je sais qu’il faut le faire. » À l’inverse, pour Salim Soulaymane, 19 ans, la prévention reste la meilleure arme: « On ne doit pas attendre d’être malade pour réagir. Vaut mieux prévenir que guérir. Il faut qu’on parle plus de ça entre jeunes, sans honte. » Des paroles qui traduisent à la fois la crainte, le tabou et l’espoir d’une génération consciente que la lutte contre le VIH/Sida passe aussi par l’information et le courage d’agir.
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