Africa-Press – Comores. Les employés de l’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor) traversent une période particulièrement difficile. Ils cumulent aujourd’hui cinq mois d’arriérés de salaire. Une situation qui plonge ces pères et mères de famille dans la précarité, alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter.
Selon plusieurs témoignages, l’entreprise publique connaît de sérieuses difficultés depuis plusieurs mois. “L’Onicor a commencé à trébucher il y a quelque temps. Elle n’arrive plus à satisfaire ses clients. Beaucoup ont passé commande et attendent en vain la livraison du riz. Vous avez sans doute vu récemment des clients manifester devant le siège de l’entreprise. En réalité, la société est lourdement endettée. La situation s’est aggravée lorsque le nouveau directeur général a confié une importante somme d’argent à un proche collaborateur, chargé d’importer du riz depuis la Tanzanie. Malheureusement, l’opération a échoué, et aujourd’hui, la société se retrouve dans une impasse. Nous comptons désormais cinq mois d’arriérés”, a confié un employé sous couvert d’anonymat.
Un autre agent témoigne de la souffrance quotidienne. “C’est un véritable calvaire que nous vivons. Imaginez cinq mois sans salaire, avec toutes les charges familiales ! Heureusement, dans notre pays, la solidarité existe encore. Certains membres de la famille ou de la diaspora nous viennent en aide. Mais ce n’est pas durable. Nous avons entendu dire que le nouveau conseil d’administration envisage de restructurer le personnel. D’après leurs échanges avec la direction, ils estiment que certains employés ont des gros salaires. Vu la situation financière, il est probable que des aménagements et un assainissement aient lieu”, dit-il. Selon nos informations, le gouvernement prévoit d’intervenir pour sauver une société d’Etat au bord de la faillite.
Une enveloppe de 2 milliards de francs comoriens devrait être allouée pour soutenir financièrement l’Onicor. Soit l’équivalent de sept mille tonnes de riz. Cela a été présenté lors d’un conseil de ministres. Avec l’appui technique du conseil d’administration, ces fonds seraient déposés à la banque afin de permettre à l’entreprise de régler ses dettes, de payer les salaires en retard et de relancer ses activités. Les discussions seraient toujours en cours entre le conseil d’administration et les autorités. Pour rappel, depuis la fin du monopole du riz autrefois détenu par l’Onicor, l’entreprise peine à maintenir sa place dans la chaîne d’importation. Accumulant les dettes et les litiges avec ses clients, l’Onicor semble s’enfoncer peu à peu dans la crise.
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