Africa-Press – Comores. C’est le sujet qui tient en haleine le microcosme politique de la capitale. Depuis le 24 septembre dernier, la section des Comptes de la cour suprême aurait remis son rapport concernant l’utilisation des deniers publics à la commune de Moroni durant les exercices 2020- 2021.
Le rapport provisoire de la section des Comptes de la cour suprême n’a pas vocation à être rendu public, néanmoins les personnes visées par ce rapport ont le droit d’avoir accès pour émettre certaines observations par rapport à l’utilisation des fonds publics qu’ils ont eu à gérer. Sauf que jusqu’à ce jour, le rapport se trouve dans les tiroirs de la Mairie de Moroni, avec la non possibilité pour les concernés d’avoir accès. C’est pourquoi, l’ancien Maire de la capitale Hassane Mohamed Halidi s’est offusqué de la confiscation de ce rapport par son successeur dans une lettre qui lui est adressé le 06 octobre dernier. « Il est malheureusement regrettable de constater que vous intéressez que d’éventuel aspect répressif de cet audit financier, pour seulement assouvir votre esprit revanchard en multipliant les agissements de mesures teintées de populisme », regrette l’élu orange qui a occupé la fonction de Maire de la capitale durant 14 mois.
Continuant sa charge, l’ancien édile de la capitale pointe du doigt la violation des règles de procédures en usage dans le cas d’espèce. « Sans retenu, vous annoncez publiquement dans une occasion et lieu inapproprié la remise par la cour des comptes d’un rapport au stade encore provisoire et strictement confidentiel, piétinant ainsi les règles les plus élémentaires de procédures », poursuit-il. C’est pourquoi l’ancien Maire de la capitale conjure son successeur de revenir sur sa position. « Ainsi, je vous suggérerais de prendre les dispositions suivantes relatives au rapport que la cour des Comptes vous a remis et que vous n’avez pas pris la peine de me transmettre copie : les exercices 2020-2021 visés par la commission d’audit ne vous concernent pas, vous n’êtes pas donc en mesure d’apporter d’éléments contradictoires à ce rapport », ajoute-t-il.
Comme ça été notifié dans cette lettre, ce n’est pas au Maire actuel de porter un regard critique sur ce rapport mais aux dirigeants successifs qui ont eu à diriger la Mairie durant la période visée, à savoir Madame Armiya Mattoir ancienne secrétaire générale de l’institution à qui la cour suprême avait donné le pouvoir d’assurer l’intérim, à Monsieur Hamid Jaffar Maire élu puis révoqué par la Cour Constitutionnelle, puis enfin Hassan Mohamed Halidi qui a exercé les charges de Maire du 26 octobre 2020 au 31 décembre 2021.
En s’appuyant sur cette règle, l’ancien maire appelle le premier magistrat de la capitale à remettre le rapport aux ayants droit. « Il est donc impératif et urgent pour l’intérêt de la commune que vous réunissiez les responsables concernés par ledit audit en prenant le soin de mettre à leur disposition l’outil de travail approprié, aussi assurer pleinement une bonne condition leur permettant de produire éventuellement les éléments contradictoires », conclut l’expéditeur. Cette lettre démontre en tout cas le climat délétère qui prévaut dans les couloirs de l’hôtel de ville de Moroni qui oscille entre coup bas politique, trahison et un exercice du pouvoir de plus en plus verticalisé.
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