Africa-Press – Comores. La France a refusé de délivrer un visa à l’actrice principale du film Amani. Cette œuvre reconnue par les cinéphiles est pourtant sélectionnée pour être projetée à Paris à l’occasion du festival du film africain, et le festival international panafricain de Cannes. Un refus incompréhensible dans un petit pays francophone comme les Comores !
« Un coup de frein au développement du cinéma aux Comores », analyse un juriste qui prend fait et cause pour l’artiste en question. « Des sous-entendus humiliants », tire de son côté un journaliste au sujet du motif du refus de visa. Hier jeudi, la toile s’est agitée au sujet du refus de l’ambassade de France à Moroni de délivrer un visa à l’actrice Salma, célèbre sous le surnom de Salmador, actrice principale du film réussi « Amani » réalisé par Ahmed Toiiliou et projeté à l’Alliance française de Moroni au mois de septembre dernier. Cette actrice en plein essor souhaitait tout naturellement se rendre à Paris pour voir l’œuvre dans laquelle elle a pleinement pris part à la réalisation. Mais les services de visa de l’ambassade de France, ont battu en brèche ses rêves en refusant de lui accorder le fameux césar. Une décision que ne digère pas l’opinion publique.
A commencer par cet avocat d’affaires, Said Mohamed Said Hachim qui détient deux cabinets à Paris et à Moroni. Selon lui, il ne fait aucun doute que cette décision est en contradiction avec la volonté affichée de l’ambassade de France d’améliorer l’image de ce pays aux Comores et les relations avec la population. « Cette contradiction est un désamour de la France à une artiste qui est parfaitement établie. Elle n’a aucune ambition ni projet de s’installer en France. C’est une artiste qui fait le cinéma aux Comores. Cette décision est un coup de frein au développement du cinéma aux Comores ». La France douterait de la volonté de l’artiste de retourner dans son pays avant la fin de l’expiration de son visa. « Ces sous-entendus humiliants doivent cesser », lance un journaliste, tandis qu’une consœur soutient sans détour que « Salma doit se rendre à Cannes ».
« En refusant de donner le visa à Salmador pour se présenter à Paris assister à la projection du film dans lequel elle tient le rôle principal, vous l’empêchez d’être une lumière pour cette jeunesse en manque d’espoir », regrette de son côté le rappeur Cheikh MC. Lui comme Me Said Mohamed espèrent bien que le consulat de France reconsidérera sa décision. « J’espère que le consulat acceptera de revoir sa décision d’une façon amiable et nous évitera d’avoir à saisir le juge administratif ». A l’été 2016, l’écrivain Ali Zamir s’était vu aussi refuser le visa pour faire la promotion de son livre « Anguille sous roche » en France. La mobilisation menée notamment par son éditeur Fréderic Martin lui a finalement permis d’obtenir l’autorisation d’aller à Paris. « Heureusement qu’il n’est pas trop tard » pour Salmador, comme le souligne Cheick Mc.
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