« Le playback réduit le potentiel des artistes »

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« Le playback réduit le potentiel des artistes »
« Le playback réduit le potentiel des artistes »

Africa-Press – Comores. Bien que la musique suit son plein essor dans le pays par la succession des générations mais elle perd toutefois son côté esthétique. Celui d’offrir au public autre chose sur scène. Sur ce point, Lee Nossent regrette le fait que beaucoup d’artistes locaux restent toujours en mode playback dans les concerts.

Nombreux sont les artistes qui acceptent la beauté du live dans les concerts mais se convertissent au playback pour des conditions onéreuses liées au live. C’est sur cette peur de se tuer pour valoriser le métier que l’artiste Lee Nossent défend l’idée selon laquelle la musique ne fait pas l’artiste mais plutôt l’artiste qui fait la musique. « Déjà c’est un potentiel important pour l’artiste lorsqu’il joue en live. Déjà les conséquences du playback sont plus graves que les conditions du live. Dans le live, l’artiste combine sa voix avec celle déjà enregistrée sur la chanson. Et lorsqu’on s’habitue sur le playback, on a toujours du mal à faire du live ». L’inquiétude du jeune artiste en est que la génération qui monte s’influence sur le style alors que cela ne promet pas leur avenir dans le domaine. « C’est un cri d’alarme que je lance ou pour le dire mieux une prise de conscience sur le danger du playback ».

Interrogé sur la solution, ce dernier dépend de la volonté de l’artiste. « Je pense même qu’on est bercé dans ça. Le public nous voit dans les rues et partout et écoute nos chansons. En cas de concert le public doit voir l’artiste comme il ne l’a jamais vu en chemin. Être sur scène avec des orchestres », dit-il, avant d’ajouter que « on a déjà refusé pas mal de concerts, car vu les conditions du live, on nous propose du playback. Mais on refuse. Ça nous tue car c’est de l’argent. Mais on se penche sur la beauté de l’art. A part que le métier doit être rentable mais on doit également le valoriser lui donner son charme ».

Depuis que le Twarab des anciens a perdu son poids sur la scène musicale du pays, la nouvelle génération l’occupe abondamment mais différemment. « Jamais nos anciens ont joué en playback. Sur scène, on voyait des orchestres capables de jouer la même musique écoutée à la radio mais en live. Pour plusieurs formations et répétitions, l’artiste gagnait plus. Mais avec la nouvelle génération, il suffit juste d’enregistrer la chanson. Pour le show, le CD fait l’affaire », avance-t-il. Et ce n’est pas un succès qui promet l’avenir de la musique dans le pays. Sauf qu’avec un style Playback l’artiste s’habitue à une facilité qui détruit son prestige.

Un style l’artiste dont le directeur artistique du Karalive accuse de réduire la performance des artistes. « Le public a le droit de nous juger sur les scènes. C’est-à-dire, mesurer nos talents. De comment on chante à la radio et comment on chante sur scène. Voire le potentiel et nos capacités d’opéra », indique-t-il. Pour anecdote, de passage à Moroni Singula était impressionné de voir Karalive jouer des morceaux des grands artistes africains en mode live. Du point de vue que lui et d’autre artistes le font mais en mode playback. Pour la même raison Abou Daniel, un des initiateurs du Médina festival a invité l’orchestre Karalive après les événements du Médina festival car dans la musique, l’artiste doit susciter la passion chez lui-même avant de la provoquer chez son auditeur. C’est dans cette logique que Lee Nossent veut encourager les artistes locaux.

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