Africa-Press – Comores. L’auteur-compositeur marseillais d’origine comorienne Ahamada Smis, fait une tournée dans l’océan indien avec un spectacle baptisé « Sabena ». Dans ce spectacle, l’auteur-compositeur et multi-instrumentiste fait revivre un épisode de l’histoire des Comores dans un spectacle où se mêlent sonorités traditionnelles et actuelles, création vidéo et danse contemporaine. Le spectacle manie habilement les symboles pour dire la douleur, les traumatismes, le pardon, la guérison et le renouveau.
Dans sa présentation, il rappelle que le peuple comorien n’a rien oublié du massacre de 1976 à Majunga, sur l’île de Madagascar, ni de ses milliers de rescapés appelés aujourd’hui les Sabena, d’un nom de compagnie aérienne qui les a rapatrié en toute urgence. Une tragédie toujours vive dans la mémoire d’Ahamada Smis qui l’évoque en musique, en images et danse. Accompagné par trois musiciens et quatre danseurs, il déclame un slam sensible et poétique. Au plus près des évènements tragiques sans jamais les illustrer pour ne pas les dénaturer et en garde la force, le spectacle manie habilement les symboles pour dire la douleur, les traumatismes, le pardon, la guérison et le renouveau.
En tout c’est ce qui a fait croire l’auteur-compositeur devant la presse ce mardi 23 mai 2023 à l’Alliance française de Moroni. Dans un esprit ouvert, il a montré qu’avant tout, c’est de faire connaitre notre histoire qui est celle de la tragédie de Sabena (Kafa la Mdjangaya). Sans faire ressusciter la haine et la rage. « Ça fait beaucoup d’années que je viens dans mon pays pour créer et diffuser mes créations, mes albums. Là je suis heureux de revenir ici avec toute l’équipe de Sabena, pour jouer ce spectacle qui relate la tragédie de Majunga. Une histoire fracassante qui avait eu lieu en 1976 à Majunga sur les hostilités anti comorienne, explique l’auteur compositeur. C’est une création qui regroupe plusieurs artistes de différents univers. Ça mélange du musique danse contemporaine, slam et art visuelle. On a réalisé ça en plusieurs étapes, d’abord je me suis rendu à Madagascar pour faire m’imprégner de cette histoire. Recueillir des témoignages, faire des interviews afin de bien comprendre réellement ce qui s’est passé. Et je peux vous dire ça été une bonne aventure dont on m’a accordé beaucoup de témoignages qui rentrent dans les faits ».
Et de poursuivre : « On a entendu parler de Sabena, on a tous des personnes qui ont vécu cette histoire. Après, connaitre l’histoire et savoir comment ça s’est passé ou quelles ont été les causes, c’est intéressant. Peu d’entre nous connaissent l’histoire car elle n’a pas été transmise. Il n’y a pas eu un gros travail de recherche au niveau de la mémoire. Pour moi ce travail de la création Sabena est avant tout un devoir de mémoire. Donc l’idée est de partager l’histoire avec les comoriens et avoir des échanges. J’ai toujours l’envie de transmettre notre histoire dans mes création, mes musiques tout ce je fais ça parle de notre culture, tradition ».
Ce dernier a annoncé qu’il vont organiser un atelier d’écriture mise en musique et atelier de danse avec l’accompagnement artistique et pédagogique dirigé par deux danseurs de spectacle Sabena et un table ronde sur le spectacle Sabena, déclamation de textes du spectacle, diffusion des interviews de certains rescapés enregistrés à Madagascar lors de la résidence d’écriture de l’auteur.
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