Africa-Press – Comores. La COI, à travers son projet ICC, a lancé une série de formations sur le patrimoine culturel dans cinq pays bénéficiaires, à savoir : Madagascar, Maurice, Mozambique, Seychelles et les Comores. Cet inventaire permettra également de répertorier les éléments intangibles (traditions, savoir-faire) et les qualités bioclimatiques des éléments architecturaux identifiés. Et aux Comores, un inventaire a été déjà fait sur les architectures coloniales.
La COI a lancé un programme sur la préservation du patrimoine culturel dans 5 Etats membres (Madagascar, Maurice, Mozambique, Seychelles et les Comores). Une série de formations a été lancée depuis juin dernier pour former les équipes techniques nationales sur l’outil numérique développé dans le cadre du projet ICC. L’outil permettra de collecter des données géo-référencées selon les critères définis lors de la formation en ligne qui s’est tenue le 26 mai dernier, tels que les matériaux de construction, l’usage des bâtiments, l’état de conservation et les éléments du patrimoine culturel immatériel (PCI) liés au patrimoine bâti. « Ce projet consiste à faire l’inventaire des constructions architecturales traditionnelles comoriennes, leurs origines, leur typologie, le savoir-faire lié aux techniques, les périodes de construction, les techniques etc. », explique Mohamed Mboreha Selemane, chef du conservatoire du patrimoine au CNDRS.
Du 21 au 28 juin 2023, une mission a eu lieu aux Comores et a suivi une approche singulière et variée sur le patrimoine, menée par le professeur Mze Hamadi Toiwilou directeur général du CNDRS avec son directeur du patrimoine Mohamed Mboreha. Les membres de l’équipe technique nationale ont arpenté les îles de l’Union des Comores lors des formations en allant aussi à la rencontre de communautés qui font vivre des savoir-faire anciens. « On a fait un inventaire sur les architectures coloniales à Salimani et Singani Hambou. A Moroni, on s’est penché sur la construction des sultanats et la construction des pierres sèche en basaltique à Nyambeni. Nous avons également fait un inventaire à Wallah 1 et 2, Mdremani et Ndrondroni à Moheli. Cet inventaire à Mohéli porte sur les constructions en terre, paille, et autres matériaux éphémères. A Ndzouani on était à Ouani et Sima pour ces mêmes constructions », montre-t-il. Et d’enchaîner : « Cette formation cadre bien avec le programme triennal du conservatoire du patrimoine du CNDRS ».
A travers ce programme, le CNDRS compte sortir un documentaire sur ces architectures, organiser un colloque pour publier des communications scientifiques et sortir un livre spécialisé sur ces architectures traditionnelles. « Notre patrimoine est en voie de disparition. Si des actions urgentes ne sont pas entreprises par exemple pérenniser le savoir-faire lié à la tradition et aux techniques ancestrales, on risque d’avoir un réel problème », avance-t-il, avant d’ajouter que « il faudrait renforcer la législation nationale et le respect du droit coutumier en termes de protection du patrimoine culturel car nous possédons un patrimoine unique ».
Cette formation sur les architectures traditionnelle permet de compléter la cartographie des patrimoines bâtis de l’Indianocéanie à travers un outil numérique dédié. Cet outil permet de recenser tout un ensemble de données utiles pour la conservation et plus encore la constitution de dossier pour le classement des bâtisses, notamment auprès de l’UNESCO. Cela permettre également aux cinq pays d’alimenter l’outil numérique développé pour l’inventaire des architectures traditionnelles. Ces données pourront servir de base pour les pays dans leur démarche d’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO en identifiant et valorisant les similarités du patrimoine culturel des pays de l’Indianocéanie. Il est à noter que la région compte actuellement sept sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
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