Africa-Press – Comores. Lors du vernissage d’une exposition photographique, le mardi 17 juin, à l’Alliance française de Moroni, le socio-économiste, auteur et photographe français Pierre Johnson a présenté un parcours exceptionnel à travers ses clichés. Il y met en valeur les femmes et les hommes qui œuvrent dans la filière de l’ylang-ylang: cueilleuses, producteurs, distillateurs et techniciens de distillation. L’exposition complète comprend vingt-six photographies accompagnées de textes explicatifs.
« L’archipel des Comores est connu comme les îles aux parfums. Anjouan, est le cœur mondial de la production et de la distillation de la fleur d’ylang-ylang, dont le parfum enivrant embaume toute l’année les chemins ruraux bordant les plantations. Si l’huile essentielle d’ylang-ylang est mondialement connue depuis le XXe siècle grâce aux parfumeurs, ceux qui, par leur travail et leur collaboration, la rendent possible restent souvent dans l’ombre, y compris aux Comores », peut-on lire dans le parcours de l’exposition. Cette série de photos, prises entre 2019 et 2022, met pour la première fois en lumière les métiers et les visages derrière cette huile essentielle précieuse, utilisée en parfumerie et en cosmétique. Si la fierté de contribuer à la production de cette essence est grande, elle ne masque pas toujours la dureté du labeur. Cependant, depuis 2021, le dialogue et la reconnaissance des acteurs de la filière se sont nettement améliorés.
Depuis 2019, Pierre Johnson sillonne les Comores, apportant son appui au développement durable et équitable de produits d’exception à forte demande mondiale, tels que l’ylang-ylang et la vanille. Auteur de l’ouvrage « La chaîne de valeur des huiles essentielles d’ylang-ylang des Comores, entre crise et développement durable », il a salué l’Alliance Française de Moroni et l’expertise française pour l’organisation de cette exposition. « Ce travail est né un peu spontanément. Je suis consultant et expert dans les chaînes de valeur et les filières d’exportation. En 2019, j’ai eu l’occasion de venir aux Comores pour travailler principalement sur la filière ylang-ylang. Ma première préoccupation a été de comprendre la collaboration entre les différents acteurs: cueilleuses, producteurs, distillateurs et techniciens de distillation », a-t-il expliqué.
« Être expert, technicien ou consultant n’empêche pas de travailler avec le regard du cœur. Et c’est ce regard qui m’a poussé à faire ces photos. Le travail de ces hommes et de ces femmes m’a profondément marqué, notamment celui des femmes cueilleuses, très investies et travaillant avec une grande dignité. L’environnement et les plantes trouvent naturellement leur place dans les écosystèmes comoriens. C’est cette dignité qui m’a frappé et à laquelle je n’ai pas pu résister: il fallait que je capture ces images. Malheureusement, je n’ai pas souvent eu l’occasion de voir les cueilleuses en pleine action. J’espère pouvoir y remédier une prochaine fois. En tout cas, cette belle aventure m’a permis de rencontrer de nombreuses personnes de la filière, et surtout de mieux comprendre la réalité de leur travail », a-t-il conclu.
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