Africa-Press – Comores. De Moroni à l’Opéra Bastille de Paris, la compagnie Tché-Za se démarque de plus en plus et s’inscrit davantage dans l’histoire. Cette deuxième apparition sur cette scène mythique intervient quelques mois après une longue tournée à l’Ile Bourbon et un premier passage en 2021, de quoi réjouir le public d’ici et d’ailleurs.
Fière représentante de tout un peuple, la compagnie Tché-Za conquiert de plus en plus le monde. Après l’Île de La Réunion, où elle a effectué une grande tournée en novembre dernier, comprenant des ateliers, des spectacles et des battles, ainsi qu’une avant-première de Chiromani à l’Alliance française de Moroni le 5 janvier dernier, la compagnie de danse se produira à Choisy-le-Roi ce jeudi 18 janvier, après avoir joué du 12 au 15 janvier sur la scène mythique de l’Opéra Bastille de Paris. Il s’agit de leur deuxième passage dans cette salle prestigieuse, présentant la pièce Chiromani (un tissu traditionnel porté par les femmes comoriennes), après une première en 2021 avec L’Expat, une tournée de 14 dates.
À la Bastille de Paris, Seush et son équipe ne sont pas des étrangers. Ils se sentent chez eux. « Nous sommes toujours bien accueillis à l’Opéra avec une équipe formidable », confie le leader et chorégraphe de la troupe, Salim Mzé Hamadi Moissi Aka Seush. Ce dernier affirme que, comme lors de leur premier passage dans ce grand lieu de culture, « les choses n’ont pas changé. C’est toujours formidable et une fierté ». « Bien sûr, on a toujours les yeux pleins de joie car c’est l’Opéra », ajoute-t-il avec fierté.
Quant à la pièce Chiromani, elle met en valeur et honore principalement la femme, en particulier la femme comorienne. L’identité de celle-ci s’est construite à partir de diverses cultures africaines, bantoues et musulmanes au XVIème siècle, puis par la rencontre avec l’Occident au XXème siècle, notamment sous la colonisation. « Si l’archipel se fait discret sur la carte du monde, la femme comorienne, elle, évolue dans une société matriarcale. Mais les temps changent, les repères aussi. Le monde s’ouvre et se globalise, et les Comores n’y échappent pas. Chiromani joue avec ces contradictions et propose un métissage des danses féminines et masculines qui rythment les moments forts de la vie aux Comores, comme le ‘deba’, ‘tari’, ‘mdiridji’, et un langage hip-hop contemporain », explique-t-il en détail.
Au-delà d’être une simple compagnie de danse représentant l’archipel et sa culture, Tché-Za obtient désormais le statut d’ambassadeurs auprès de son public local. Cela est dû à ses pièces et chorégraphies qui mettent en valeur la culture locale. « Culturellement parlant, ce sont nos ambassadeurs d’aujourd’hui », affirme Banny le Duc, un fan et acteur culturel. Il souligne que le parcours exceptionnel de la compagnie s’est fait « sans passe-droits ». « C’est le talent pur reconnu à l’international. Ils méritent le respect de tout le monde », conclut-il.
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