Conflits Armés en Afrique: qui Met le Feu À la MèChe dans plusieurs Etats Voisins sur le Continent ?

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Conflits Armés en Afrique: qui Met le Feu À la MèChe dans plusieurs Etats Voisins sur le Continent ?
Conflits Armés en Afrique: qui Met le Feu À la MèChe dans plusieurs Etats Voisins sur le Continent ?

Africa-Press – Comores. Les conflits armés contemporains en Afrique sont beaucoup plus complexes que ne le suggèrent certaines théories dominantes, et les efforts internationaux déployés de l’extérieur pour résoudre les conflits en Afrique se heurtent à des obstacles structurels.

Les chercheurs et experts africains cherchent à développer des mécanismes pour répondre aux crises du continent africain à partir d’une perspective locale qui met en valeur l’approche africaine pour parvenir à la paix et résoudre les conflits, au lieu de promouvoir une perspective occidentale stéréotypée qui néglige les points essentiels.

Néanmoins, deux images statiques et contradictoires ont dominé la perception générale, voire mondiale, de l’Afrique.

• Première image de l’Afrique

Un continent décrit comme un endroit dangereux et mystérieux, représenté par des guerres féroces et continuelles, des conflits armés sanglants, des troubles politiques permanents, des crises économiques étouffantes, la famine, la maladie et la pauvreté, qui symbolisent tous le continent misérable et la situation difficile de l’Afrique.

• Deuxième image de l’Afrique

Celle des voyages de chasse sauvage et de l’image de l’Afrique dans le cinéma américain, une image qui a émergé avec l’émergence du tourisme et la popularité croissante des voyages de chasse sauvage et de safaris sur ce continent.

Ainsi, ces deux images contrastées de l’Afrique ont été utilisées pour façonner et renforcer la perception générale de ce continent, et même pour approfondir la vision mondiale dominante du continent comme misérable et dans un état d’impuissance totale.

Étant donné que ces images et d’autres donnent une fausse réalité du cours des événements en Afrique, en particulier du concept de paix, qui est resté et continue d’être un concept déroutant pendant la majeure partie de l’histoire de l’Afrique après l’ère coloniale, comme il a été prouvé que la paix et le développement sont plus difficiles et complexes à atteindre que ce que les optimistes africains avaient prédit.

C’est d’ailleurs ce que révèle le livre « Afrique: Paix et Conflits » préparé et présenté par David J. Francis, Directeur des études sur la paix et les conflits en Afrique à l’UNESCO, auquel ont participé des chercheurs occidentaux et africains spécialisés dans les affaires africaines, et tentent d’offrir une interprétation radicale des études sur la paix et les conflits en Afrique.

Selon ces les chercheurs, les guerres et les conflits armés dominent l’image et la couverture médiatique de l’Afrique, en raison de la violence politique et de la récurrence et de la fréquence des guerres et des conflits armés.

Dans ce contexte, il s’avère que l’Afrique a connu plus de guerres et de conflits armés que toute autre région du monde, et une enquête sur les conflits par région, survenus entre 1946 et 2006, révèle que:

-/- l’Afrique a enregistré le plus grand nombre de conflits (74),

-/- l’Asie (68),

-/- le Moyen-Orient (32),

-/- l’Europe (32),

-/- et le continent américain (26).

Selon cette enquête, la période de 1990 à 2002 a été marquée par une escalade des guerres et des conflits armés sanglants en Afrique.

• Les conflits récents en Afrique

Sur le continent africain, plusieurs régions sont déjà la proie de troubles depuis quelques années. Dans la zone Sahara-Sahel, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Gabon ont connu des coups d’État récemment. Le Tchad a aussi été déstabilisé. Quant à la France, qui assurait un partenariat militaire, mais aussi politique et économique, elle s’est vue chassée de cette région, et en cinq ans, c’est plutôt un virage important qu’aient encaissé ces pays d’Afrique de l’Ouest, qui se sont tournés désormais vers la Russie et le groupe Wagner, rebaptisé depuis quelques temps « Africa Corps », pour se protéger des poussées terroristes extrémistes.

Alors que la guerre civile au Soudan entrera dans deux mois dans sa troisième année, les deux factions belligérantes restent engagées dans une lutte de pouvoir meurtrière, sachant que depuis le début du conflit, le 15 avril 2023, près de 15.000 personnes ont été tuées et plus de 8,2 millions de personnes ont été déplacées, créant la pire crise de déplacement au monde.

Les puissances occidentales et/ou les pays voisins interviennent dans des conflits armés non internationaux au Burkina Faso, au Mali, au Mozambique, au Nigéria et en Somalie, tandis que la République centrafricaine arrive en tête de liste avec plusieurs conflits armés non internationaux impliquant plusieurs groupes armés.

C’est ainsi qu’en Afrique, les coups d’État, les attaques perpétrées par les groupes armés et les changements d’alliance, continent de faire régner une grande insécurité.

• Conséquences de l’implication des puissances étrangères

Tout le long des années passées, beaucoup ont compris que l’intervention militaire prolonge les conflits et aggrave les tensions régionales. Ce qui a pour conséquence directe l’exacerbation des crises humanitaires, comme la propagation de maladies et d’épidémies, l’augmentation du nombre de personnes déplacées et enfin l’intensification de la violence.

Toutes ces manifestations d’intervention militaire aux côtés des forces de maintien de la paix et des missions de l’ONU, censées être présentes dans les zones de conflit pour mettre fin aux attaques armées entre les parties en conflit dans les pays africains n’ont rendu, en réalité, que les choses plus compliquées et plus tendues.

Par exemple, les forces américaines n’ont pas empêché les coups d’État militaires successifs, et les forces russes n’ont pas été en mesure de protéger l’armée malienne (à titre d’exemple) et de faire face aux Touaregs, ni de réussir à faire face à la propagation des groupes terroristes qui pénètrent dans la région du Sahel occidental et en Afrique en général.

Par ailleurs, l’intervention militaire directe dans les conflits africains reflète la concurrence pour l’influence et le contrôle dans la région, que ce soit sous couvert de lutte contre le terrorisme ou de protection d’intérêts stratégiques.

Si cela a pu parfois contribuer à instaurer une stabilité temporaire, son impact est souvent négatif à long terme, et aggrave les crises et accroît la complexité des solutions politiques, surtout lorsqu’elle est liée à des objectifs géopolitiques ou économiques qui servent les intérêts des pays intervenants au détriment des pays africains. Ce qui conduit à l’exacerbation et à la prolongation des conflits africains qui font encore rage et dont les racines n’ont pas été éradiquées, comme les cas de la « Libye et du Soudan ».

Il est donc nécessaire de:

-/- donner plus de pouvoir aux institutions régionales, telles que l’Union africaine et les organisations de la société civile africaine,

-/- soutenir les processus de paix et le développement durable,

-/- et renforcer la coopération internationale et régionale,

-/- plutôt que d’imposer des solutions externes ou des interventions militaires qui compliquent souvent davantage les crises.

• Retour sur le cas préoccupant en RDC, la prise de Goma et la marche prévue du M23 sur Kinshasa et ses conséquences

La ville de Goma s’est réveillée, le mercredi matin 1er février 2025, sous le contrôle du M23, après avoir été prise la veille à l’issue de violents affrontements ayant fait plus de 100 morts et prés de 1000 blessés.

Les combats ont duré trois jours et les hôpitaux sont désormais bondés de blessés, selon un bilan établi à partir des chiffres des hôpitaux de la ville.

Après la fin des combats tard mardi soir, seuls des combattants du M23 et des troupes rwandaises auraient été vus dans les rues, tandis que plusieurs soldats congolais auraient été vus en train de fuir, alors que d’autres retiraient leurs uniformes pour éviter d’être capturés.

Ainsi, le M23 a pu consolider sa mainmise sur les points stratégiques clés, notamment l’aéroport, la frontière avec le Rwanda, le port maritime, ainsi que les bureaux de la radio et de la télévision nationales.

« Nous sommes à Goma pour rester. Nous sommes Congolais. Nous continuerons la marche de libération vers Kinshasa. Quand ils nous demandent de nous retirer, où veulent-ils que nous nous retirions ? Nous n’allons nulle part », a annoncé Corneille Nanga, chef politique du groupe rebelle AFC/M23.

Bien que la distance entre les deux villes dépasse 2 600 kilomètres.

Il importe de noter que les implications financières et géopolitiques de cette acquisition sont importantes, du fait que les experts des affaires africaines ont laissé entendre que le mouvement M23 gagne au-delà de 800.000 dollars par mois en impôts et taxes provenant de l’extraction du coltan.

Ils estiment que ce montant, qui est très important pour les combattants du M23, servira à financer les activités et les opérations militaires sur le terrain, alors que la province du Nord-Kivu, qui est pauvre en ressources, perd prés de 7 millions de dollars par mois, et ceci ne fait qu’aggraver davantage une crise économique et humanitaire déjà fragile dans la région.

• Le NIET du président congolais ne souhaitant pas rencontrer son homologue rwandais

Après l’annonce par le Kenya d’une réunion de crise entre le président rwandais Paul Kagame et son homologue congolais Félix Tshisekedi, l’agence de presse congolaise a fait savoir que Tshisekedi « ne participera pas au sommet des chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est », prévu de se dérouler en ligne.

Toujours dans le même contexte, l’armée ougandaise (UPDF) a annoncé qu’elle poursuit actuellement une stratégie de « posture de défense avancée » pour contrecarrer toute incursion sur son territoire et protéger ses intérêts stratégiques.

L’objectif de cette mesure est d’empêcher que le conflit ne s’étende au-delà des frontières du Congo. En outre, le pays coopère avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans la lutte contre divers groupes armés opérant dans la région.

• Les riches ressources naturelles du Congo restent bien la cause du conflit en RDC

Il importe de rappeler que la République démocratique du Congo a accusé le Rwanda d’avoir lancé l’attaque pour profiter des abondants minéraux de la région, une affirmation soutenue par des experts de l’ONU qui affirment que le Rwanda a des milliers de soldats en RDC et « contrôle effectivement » le M23.

Néanmoins, le Rwanda a nié ces accusations et indiqué que son objectif était de faire face à un groupe armé se faisant appeler les « Forces démocratiques pour la libération du Rwanda », fondé par des personnalités hutues qui ont dirigé le génocide de 1994 au Rwanda et commis des massacres contre les Tutsis.

On relève que, le mois dernier, la République démocratique du Congo a déposé une plainte pénale contre les filiales européennes d’Apple, accusant l’entreprise américaine d’avoir acheté ce qu’elle décrit comme des « minéraux du sang » au Rwanda, initialement extraits dans l’Est de la RDC et utilisés dans l’électronique.

Réagissant à ça, Apple a insisté sur le fait qu’elle vérifie toujours l’origine des matériaux qu’elle utilise.

En outre, la force de maintien de la paix de l’ONU a averti lors d’une réunion du Conseil de sécurité que les combats risquaient de raviver des conflits ethniques rappelant le génocide rwandais, soulignant que dix-sept soldats de la paix d’une force régionale africaine et de la mission des Nations Unies en République démocratique du Congo ont été tués depuis le début des combats.

• D’autres conflits sont en train de naître, tels que ceux d’Afrique du sud / Rwanda ou encore Ethiopie / Djibouti

En effet, la tension serait en train de monter entre l’Afrique du Sud et le Rwanda, un conflit basé sur la situation en République Démocratique du Congo.

Par ailleurs, suite à une attaque meurtrière commise avec un drone en territoire éthiopien, cet incident est venu relancer les tensions entre Djibouti et Addis Abeba.

Cette attaque a causé la mort de huit civils et des blessures à huit autres lors d’une frappe attribuée aux forces djiboutiennes dans la région d’Afar, une zone tampon censée être démilitarisée, et soulève de vives inquiétudes sur la stabilité d’une région stratégique où s’entremêlent enjeux locaux et intérêts internationaux.

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