Propos recueillis par Andjouza Abouheir
Africa-Press – Comores. 48 heures après le discours sur l’Etat de l’Union, le président du parti libéral comorien, Mahamoudou Ali Mohamed parle d’une même litanie qu’en 2020. Selon lui, il y a beaucoup de contradictions et de contre-vérités. Interview.
Question : Le chef de l’État lors de son discours sur l’Etat de l’Union, il a présenté un bilan reluisant de 683 entreprises créées. En tant qu’entrepreneur quelle lecture faites-vous de ce chiffre qui peut sembler irréaliste aux yeux de certains observateurs ?
Mahamoudou Ali Mohamed : Le tout 1er discours de l’état de l’Union c’était en Avril 2020. Allez le réécouter. C’était la même litanie que celui du 30 décembre 2022. Il nous avait remémoré nos douleurs en essayant de rappeler des valeurs fondatrices de notre Nation. Vendredi 30 décembre 2022 il nous a plutôt concocté : « Je voudrais….. saluer, la mémoire de nos pères fondateurs,….. qui ont œuvré pour l’unité nationale,….ceux qui ont payé de leur vie, pour avoir corps et âmes, défendu la dignité du peuple comorien et la construction d’un pays et d’un véritable État-Nation.
Encore et toujours des blablablas pour essayer d’endormir les gens. Beaucoup de contradictions et de contre-vérités sont étalées tout en déclarant qu’il faut améliorer le climat des affaires. En voici quelques-uns : Je ne sais pas s’il y a une nuance à saisir dans sa phrase non finie entre ce qu’il dit « 683 entreprises ont été enregistrées par l’ANPI sont, dans une large mesure » et 683 entreprises qui seraient créées et dans quels domaines et où ? Il déclare que « la loi sur la concurrence a été mise en application et que la loi sur le régime du commerce extérieur est désormais opérationnelle » alors que ses ministres signent des arrêtés interventionnistes sur les marchés. Je ne saurais dire quelle est la synergie positive que le Chef de l’Etat voulait évoquer dans la scission de la SNPSF en 2 nouvelles entités quand leurs bilans d’ouverture ne sont même pas déterminés. Qu’est-ce que le Chef de l’Etat veut vendre d’attrayant en demandant aux Banques et aux particuliers d’acheter les dettes d’un Etat en faillite avec la création d’un « un marché de titres de dettes publiques ». Et ce gros mensonge de « Les travaux sur le site du Galawa avancent… » alors que le site est hautement sécurisé pour que justement le comorien ne voit pas que rien ne s’y passe.
Question : Autre sujet, quelle appréciation portez vous le bilan du chef de l’Etat en matière de pouvoir d’achat et de lutte contre la vie chère ?
M.A.M: Le chef de l’Etat et tous ses gouvernements successifs se sont montrés incapables d’assurer le minimum des intérêts économiques dans notre pays. La récession économique s’est enracinée, les acteurs sont presque tous en faillite et la population est sur les rotules. Ecouter les tracas des citoyens est le cadet des soucis d’Assoumani Azali. Les revendications de la population sont nombreuses et répétitives. Mais il y a tout de même une demande qui hurle aux oreilles de celui qui veut présider l’Union Africaine : le petit million d’âmes que représente le peuple comorien souffre, il veut être écouté et respecté. Peut-être qu’un jour ce peuple aura l’audace de décider ! Et je cite « On peut tromper le peuple une partie du temps, tromper une partie du peuple mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps »
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