Riwad
Africa-Press – Comores. Lors d’une cérémonie organisée à Fomboni le jeudi 23 janvier 2025, le président Azali Assoumani a annoncé qu’il espérait bien quitter le pouvoir de son gré et envisager la succession par « un fils ». Ces propos ont rapidement fait le tour du monde et ont été interprétés par certains comme une annonce explicite de sa volonté de se faire succéder par son fils, Nour El Fath. Cependant, Beit-Salam n’a pas tardé à dénoncer cette interprétation, la qualifiant d’« erronée ». S’agit-il d’un aveu intentionnel ou d’un malencontreux lapsus ?
Lors de cette cérémonie, organisée à la salle multifonctionnelle de Fomboni par le parti au pouvoir la CRC, suite aux résultats définitifs des élections législatives, plusieurs discours ont été prononcés. Toutefois, celui du président Azali Assoumani a été particulièrement scruté et a donné lieu à de multiples interprétations, certaines qualifiées même de « cohérentes avec les actes et ces propos ».
« Si vous n’arrivez pas à me renverser, je sortirai de mon plein gré et placerai un enfant (à la tête du pays) », a déclaré le président Azali, sous les applaudissements du public. Ces propos ont suscité des réactions vives au sein de l’opinion, comme dans les rangs de l’opposition. « C’est de la déception, de la douleur, du dégoût. Car au 21e siècle, on ne peut pas imaginer qu’un chef d’État puisse tenir de tels propos. Il a clairement dit que si jamais il quitte le pouvoir, ce sera son fils qui lui succédera. Tout le monde a compris », a réagi Mohamed Ali Soilihi, ancien vice-président sous le régime de Sambi et ancien candidat aux élections présidentielles de 2016, lors d’une interview avec TV5 Monde.
À Mohéli, ce passage controversé du discours du locataire de Beit-Salam a nourri un large débat public. Toutefois, le département Communication de la Présidence a rapidement réagi pour dénoncer ce qu’il appelle une « interprétation erronée ». « Le gouvernement tient à souligner qu’à aucun moment le président Azali n’a parlé d’une éventuelle succession par son fils Nour El Fath à la tête de l’État dans ce discours », peut-on lire dans un communiqué publié le vendredi 24 janvier au soir. « Il a plutôt évoqué la possibilité qu’un enfant prenne sa place, sans nécessairement faire référence à sa propre progéniture », précise le communiqué qui tente d’éteindre les polémiques. A ce stade, le Constitution des Comores prévoit qu’au terme du mandat d’Azali Assoumani, le tour échoira à un enfant de Ndzouani alors que son fils lui, il est de Ngazidja. A moins d’un changement de la loi fondamentale, ce que n’exluent pas ses détracteurs, il ne pourra donc pas se présenter à la présidentielle de 2029.
Source: lagazettedescomores
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