Andjouza Abouheir
Africa-Press – Comores. Face aux menaces d’épidémies qui circulent chez nos voisins, la surveillance sanitaire au niveau des frontières reste encore défaillante. Pourtant, le pays se dit à l’avant-garde contre la menace à Ebola, qui sévit actuellement en Ouganda.
Le gouvernement à travers le ministère de l’intérieur avait annoncé le renforcement du contrôle sanitaire au niveau des frontières dès la semaine dernière suite à l’alerte maximale de la Tanzanie, pays voisin, face au virus Ebola qui sévit en Ouganda. À l’aéroport international Moroni prince Said Ibrahim, cette surveillance sanitaire se fait à l’aveuglette. En effet, d’après nos informations, le contrôle sanitaire ne semble pas fonctionner de manière stricte, car l’équipe envoyée par le ministère de la santé à l’aéroport est en quelque sorte mise à l’écart. Et ce, malgré la flambée des cas de covid-19 et la menace d’autres épidémies dans la région comme la variole du singe ou Ébola.
Les passagers ne sont pas contrôlés systématiquement par l’équipe sanitaire sur place. Il est impossible à l’heure actuelle de savoir qui fait quoi. Une situation qui devrait interpeler nos autorités sanitaires surtout après leur passage à l’aéroport en vue de voir les possibilités du renforcement du dispositif. Mais de quelles dispositions sanitaires parlent-elles ? D’après une source autorisée, sur les dispositions entreprises, seule la fiche sanitaire fonctionne encore. « À bord, les hôtesses donnent la fiche sanitaire que les passagers doivent remplir. Ces fiches sont remises à la police des frontières (PAF). Cette dernière les remet ensuite aux agents sanitaires de l’aéroport », confie notre interlocuteur. Quant à la prise de température ou une possibilité de détecter des signes symptomatiques, ils sont quasi impossibles, puisque les 5 agents sanitaires restent cloués entre 4 murs dans un local de l’aéroport.
A quoi sert l’équipe sanitaire si cette dernière ne peut plus travailler à la réception. Pourtant le règlement sanitaire international dont l’Union des Comores est signataire, exige aux Etats membres une attention particulière au niveau de leurs points d’entrée dans le but d’éviter ou ralentir une propagation d’une potentille menace de santé publique. Donc une disposition de capacités minimales de surveillance, en continu et d’action pour faire face à des risques sanitaires pouvant se propager par les moyens de transport est très important. D’où le rôle de la surveillance à l’aéroport. Alors comment détecter, répondre à la surveillance sanitaire et prévenir la dissémination des vecteurs, si cette équipe ne peut même pas faire une prise de température ? Joint par La Gazette des Comores, le directeur général de la santé qui est actuellement en déplacement a promis de revenir sur ce sujet.
Rappelons que l’Organisation mondiale de santé (OMS) a fait état mercredi 12 octobre dernier, de 54 cas confirmés et 20 probables de virus à Ebola, avec 39 décès, et 14 personnes rétablies, alors que la capitale Ougandaise, Kampala, a enregistré son premier décès dû au virus Ebola. Et pour éviter une propagation dans les pays limitrophes, une réunion d’urgence de haut niveau a eu lieu mercredi dernier à Kampala réunissant des ministres de la Santé de 11 pays africains pour discuter de la collaboration transfrontalière en matière de préparation et de riposte. « Selon l’OMS, l’objectif de cette réunion est de renforcer et d’améliorer la collaboration et la coordination pour la préparation et la réponse transfrontalières à l’épidémie d’Ebola et à d’autres urgences de santé publique », lit-on dans l’Onu info. Il est temps que le pays se réveille enfin en mettant les bouchées doubles sur le renforcement de la surveillance sanitaire. Car jusqu’à preuve du contraire, la seule arme que nous disposons est la prévention.
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