Indice de l’industrialisation en Afrique : Le Sénégal dans le top 10 avec une moyenne de 0,6147

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Indice de l’industrialisation en Afrique : Le Sénégal dans le top 10 avec une moyenne de 0,6147
Indice de l’industrialisation en Afrique : Le Sénégal dans le top 10 avec une moyenne de 0,6147

Africa-Press – Comores. Trente-sept des cinquante-deux pays africains, dont le Sénégal, ont vu leur niveau d’industrialisation s’accroître au cours des onze dernières années, selon un nouveau rapport publié par la Banque africaine de développement, l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI). C’est en marge du Sommet de l’Union africaine sur l’industrialisation et la diversification économique qui s’est achevé hier à Niamey, au Niger, autour du thème « Industrialiser l’Afrique : un engagement renouvelé pour une industrialisation et une diversification économique inclusives et durables.

La BAD vient de publier son tout pre­mier rapport sur le niveau d’industrialisation des Etats africains. Avec un indice de 0,6147, le Sénégal est 7e dans ce classement dominé par l’Afrique du Sud (0,8404), le Maroc (0,8327), l’Egypte (0,7877), la Tunisie (0,7714), l’Ile Maurice (0,6685) et l’Es­watini (0,6423). Vox Populi

Une évaluation à l’échelle nationale des progrès réalisés par les 52 pays africains sur la base de 19 indicateurs clés

C’est bien mieux que le Nigeria (8e – 0,6046) ou encore la Côte d’Ivoire (0,5830 -13e), le Cameroun (0,5300 -24e), le Bénin (0,5497 -18e) et d’autres pays subsahariens, qui sont hors du top 10. La Centrafrique (0,4018), la Sierra Leone (0,3777), la Guinée-Bissau (0,3663), le Burundi (0,3483) et la Gambie (0,3455) forment le quintet des pays aux indices d’industrialisation les plus faibles d’Afrique.

Toutefois, la BAD souligne que les pays les plus performants ne sont pas nécessairement ceux dont l’économie est la plus importante, mais plutôt ceux qui réalisent la plus forte valeur ajoutée manufacturière par habitant.

Le rapport fournit ainsi une évaluation à l’échelle nationale des progrès réalisés par les 52 pays africains sur la base de 19 indicateurs clés. Lesquels couvrent les performances manufacturières, le capital, la main-d’œuvre, l’environnement des affaires, les infrastructures et la stabilité macroéconomique, développe le rapport.

L’indice établit également un classement du niveau d’industrialisation des pays africains selon trois axes : les performances, les déterminants di­rects et indirects. Les déterminants directs comprennent les dotations en capital et en main-d’œuvre et la manière dont elles sont déployées pour stimuler le développement industriel. Les déterminants indirects comprennent les conditions environnementales favorables telles que la stabilité macroéconomique, des institutions et des infrastructures solides.

Suivant ces considérations, l’Afrique du Nord reste la région africaine la plus avancée en matière de développement industriel, suivie par l’Afrique australe, l’Afrique centrale, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est. A noter que le meilleur rang du Sénégal était jusque-là une 10e place de­puis 2017 avec des moyennes comprises entre 0,5968 la même année et 0,6116 en 2020. Hormis 2010, date de référence – 0,5547 (14e), le pire classement du Sénégal durant la décennie était noté en 2014 (15e) avec 0,5847. En 2012, l’indice était de 0,5833, pour une 10e place.

Une référence pour les pays afin de mieux évaluer leurs propres performances industrielles et d’identifier plus efficacement les meilleures pratiques

Le rapport permettra aux gouvernements africains d’identifier des pays de référence afin de mieux évaluer leurs propres performances industrielles et d’identifier plus efficacement les meilleures pratiques, suggère la BAD. « Le continent a une occasion unique de remédier à cette dépendance en renforçant davantage son intégration et en conquérant ses propres marchés émergents », a dé­claré Abdu Mukhtar, directeur du Développement de l’industrie et du commerce à la Banque africaine de développement. Selon lui, si l’Afrique a fait des progrès encourageants en matière d’industrialisation au cours de la pé­riode 2010-2022, la pandémie de Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont freiné ses efforts et mis en évidence des lacunes dans les systèmes de production.

« La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) constitue une opportunité inédite de créer un mar­ché unique de 1,3 milliard de personnes et de générer des dépenses cumulées des consommateurs et des entreprises pouvant atteindre 4 000 milliards de dollars, ce qui offre la possibilité de renforcer leurs liens commerciaux et de production et de tirer enfin parti de la compétitivité industrielle de l’intégration régionale, comme l’ont fait d’autres régions », a-t-il ajouté.

Le rapport mentionne que la Banque africaine de développement a investi jusqu’à 8 milliards de dollars au cours des cinq dernières années dans le cadre de sa priorité stratégique «High-5» dénommée «Industrialiser l’Afrique».

Toutefois, la part de l’Afrique dans l’industrie manufacturière mondiale a diminué pour atteindre le niveau actuel de moins de 2%. Des politiques industrielles plus proactives sont jugées essentielles pour inverser la tendance, mais elles nécessitent des connaissances approfondies et une compréhension détaillée des contraintes et des opportunités auxquelles chaque pays est confronté.

L’Indice de l’industrialisation en Afrique était l’un des deux nouveaux outils présentés lors de Sommet à Niamey. Le second — qui vient en complément du premier – est l’Observatoire africain de l’industrie, dévoilé par l’ONUDI et l’Union africaine. Il servira de plateforme centrale de connaissances en ligne pour collecter, analyser et consolider les données quantitatives nécessaires aux analyses qualitatives des tendances, prévisions et comparaisons industrielles nationales, régionales et ­continentales

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