Africa-Press – Comores. Confronté à des difficultés financières depuis l’avènement de la Covid et la guerre en Ukraine, l’Office National d’Importation et de Commercialisation du Riz (ONICOR) décide de prendre son destin en main. Malgré le bras de fer avec le ministère de l’économie qui veut maintenir le kilo de riz à 400 FC, l’ONICOR fixe son prix à 500 FC.
Depuis quelques semaine, les comoriens font face à une pénurie artificielle du riz ordinaire. Si on arrive à dénicher le précieux grain, on l’achetait à 11 000 FC voire 11 500 FC. Et cette situation est due, selon l’ONICOR, à la décision du ministère de l’économie de fermer certaines boutiques qui vendaient le riz à 500 FC. « Depuis un moment, le kilo de riz se vendait à 500 FC dans les trois îles. Un prix qui a déjà pris place. D’un commun accord avec les opérateurs économiques, nous nous sommes entendus de garder ce prix, précise Ben Abdallah, le chargé de communication de l’ONICOR. Mais depuis des jours, le ministère de l’économie à travers le service de structure des prix fermaient les magasins. Si aujourd’hui, nous vivons cette situation, c’est la conséquence ».
Ce dernier regrette l’attitude du ministère de l’économie qui s’entête de maintenir le prix de 400 FC le kilo du riz, malgré l’évolution du marché. « Le cours du marché du riz a évolué et on doit suivre le mouvement sinon on risque de couler », prévient-il, avant d’ajouter : « Pourquoi les structures de prix ne s’intéressent seulement qu’au riz ordinaire. Depuis la Covid jusqu’aujourd’hui, tous les produits ont subi des augmentations sans exception. Et pourquoi le ministère de l’économie veut toujours garder le prix du riz à 400 FC ».
Le chargé de communication de l’ONICOR regrette toutefois l’ingérence de certains ministres sur les activités de l’ONICOR. « Nous attirons l’attention de certains ministres et membres influents qui veulent mettre à mal la société. Nous savons qu’il y a des ministres qui sont des opérateurs économiques et qui veulent profiter de l’occasion pour avoir le marché une fois qu’ils ne seront pas au gouvernement. On ne va pas se laisser faire », lâche-t-il.
De son côté, le directeur commercial Omardine Mohamed a annoncé qu’avec la nouvelle cargaison du riz ordinaire, l’ONICOR va fixer le kilo à 500 FC. « Nous allons fixer à 500 FC le kilo, 10 000 FC le sac et 11 500 FC pour le détaillant », avance-t-il. Et d’enchaîner : « si le ministère de l’économie a annoncé que le kilo de riz est fixé à 400 FC, c’est peut être le riz qu’ils ont importé. Mais si c’est le riz que nous venons d’importer, nous allons le vendre à 500 FC le kilo ». « Pourquoi tous les produits peuvent augmenter sauf le riz ONICOR. On doit nous laisser la latitude de vendre notre riz en fonction de notre achat », ajoute-t-il. En attendant la commercialisation de la nouvelle cargaison, des pourparlers sont en cours entre l’ONICOR et leurs ministères de tutelle. Les cadres de l’ONICOR espèrent trouver un compromis et parvenir à un prix commun pour le bien de la population.
Encadré
Concernant la libéralisation de riz ordinaire, l’ONNICOR parle d’une décision historique et salutaire. Selon Ben Abdallah, le chargé de communication de la société, beaucoup de sociétés d’Etat ont vu leur monopole prendre fin ces dernières années. « La concurrence mène au changement et à l’évolution des performances. Nous avons vu Comores Télécom avec l’arrivée de Telma dans le marché. Ils ont fait beaucoup de réalisations. La société demande en retour au gouvernement d’avoir le temps pour bien se préparer et pouvoir faire face à la concurrence. « On ne peut pas se réveiller le matin et apprendre qu’un tel opérateur vend du riz ordinaire. Donc notre requête est d’avoir un, deux ou trois ans pour bien se préparer », souhaite-t-il.
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