Africa-Press – Comores. Prévu pour une durée de 15 mois (du 15 août 2023 au 15 novembre 2024), le projet de réhabilitation de 9 km de la RN32 reliant Nioumachoi et Ouallah traine la patte sur le terrassement. Difficultés du mécanisme de financement, absence d’études topographiques, géotechniques et hydrologiques préalables, voilà les principales raisons avancées par l’un des responsables de l’entreprise italienne SOBETRA adjudicataire du marché.
Le projet de réhabilitation des routes reliant Nioumachoi – Ouallah (Mohéli) et Domoni -Mrémani (Anjouan) dont l’entreprise italienne SOBETRA a obtenu le marché, connait des difficultés d’exécution. Prévu de débuter à Mohéli le 15 août 2023, il a fallu attendre 11 mois pour que les travaux de débroussaillage puissent enfin se réaliser, au mois de juillet 2024. Et ce, bien que tous les engins et la main d’œuvre soient sur place. Une situation qui a suscité des vives inquiétudes de la part de la population de la région. Interrogé par nos confrères de Basra Live, Boutorano Djimy l’ingénieur géotechnicien de l’entreprise SOBETRA explique que certaines études qui devaient être faites au préalable telles que des études topographiques, géotechniques et hydrologiques n’ont pas été faites. L’entreprise, selon cet ingénieur, a pris le temps de les réaliser avant de passer à la phase d’exécution.
Ce projet financé par la BAD (Banque africaine de développement) à hauteur de 5,9 milliards 957KMF, dont 2,3 milliards pour les 9 km de la RN 32 Nioumachoi – Ouallah, traverse encore des difficultés financières. « Les travailleurs viennent au chantier sans motivation, car ils n’ont pas perçu leur salaire. Certains cumulent 6 mois d’arriérés, d’autres 8 mois, rien ne va, en espérant une solution durable », témoigne à son tour Richard Massimba, environnementaliste chargé de santé publique à l’entreprise SOBETRA. À en croire ce responsable, il existe une zone d’ombre entre l’administration et l’entreprise. Cette dernière a même reçu une lettre de mise en demeure venant de l’administration. « Nous avons répondu avec nos doléances, en attendant une réponse favorable pour que les travaux puissent s’accélérer», disent-ils. Et dans ces doléances, figurent les factures impayées.
D’autres sources officieuses soupçonnent l’entreprise d’avoir utilisé la première tranche versée par la BAD sur d’autres projets dans un autre pays, en attendant la part du gouvernement comorien, ce qui avait tout chamboulé. En tout cas, la fin de projet est prévue, le 15 novembre de cette année, soit dans deux mois. Force est de constater que les travaux peinent à avancer.
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