Africa-Press – Comores. C’est bien connu, les alliances politique sont aussi éphémères que la promesse d’un ivrogne, le temps que l’alcool se dilue et déjà qu’il est prêt à remettre en cause tout ce qu’il avait promis. Dans un pays où les partis politiques sont des ensembles vides (absence d’idéologie) qui n’existent que pour parvenir au pouvoir, former une alliance politique solide reste une chimère.
C’est un désaccord fondamental qui oppose les leaders de ce qui restait encore du G10, qui n’avait de 10 que le nom car, trois partis avaient déjà pris la porte il y a un peu plus d’une année. Cette fois, trois autres semblent pousser la porte vers la sortie après une réunion en Visio des chefs de partis. « Le G10 a eu à faire face, lors d’une réunion audiovisuelle des chefs des partis tenue le 15 juin courant, à une question politique d’une haute importance stratégique: celle de la tenue des élections de 2024 concernant la présidence de l’Union et les Gouvernorats des îles autonomes » lit-on dans le communiqué de presse sorti par Soma, APSI et Komor Ya Lewo na Meso.
Ces trois formations ne sont plus d’accord avec la ligne politique que les quatre autres partis veulent imposer, notamment en posant comme préalable à la tenue des élections présidentielles et des gouverneurs la fin de l’opération Wuambushu à Mayotte. « L’autre groupe des partis DOUDJA dirigé par le Président MZE SOULE Abdou Elbak, FNJ dirigé par Monsieur Mahmoud HODAR, COMORES ALTERNATIVE dirigé par Monsieur Saïd ABDILLAH et MOICHIWA dirigé par Monsieur MOISSULI soutient la position selon laquelle il faut prioriser la lutte contre l’opération Wuambushu, les élections pouvant être renvoyées à une période ultérieure. » Une position jugée démagogique ou peu réaliste par l’autre camp. « Wuambushu existe depuis 47 ans, ce n’est pas en boycottant les élections qu’on peut résoudre ce problème » a semblait avancer l’ancien gouverneur de l’ile autonome de Ngazidja Mohamed Abdoulwahab.
En tout cas le positionnement des trois partis contestataires n’est rien d’autre que celui que le G10 avait adopté le 19 mars dernier quand il avait annoncé son départ de la mouvance présidentielle. « Il a affirmé son engagement à œuvrer pour la tenue des élections de 2024, seule voie démocratique pour imposer une alternance au sommet de l’Etat et des iles. Il a appelé l’ensemble des forces vives à s’engager avec lui pour exiger en plus des revendications de chaque groupement, la mise en place d’un cadre de concertation et de supervision du processus électoral d’une part et la sécurisation des élections par une force similaire à celle de l’AMISEC de 2006 », renchérit le communiqué.
Cette implosion du G10 met un peu plus en avant la fragilité des oppositions qui ont du mal à parler d’une même voix et par conséquent ouvre un grand boulevard au chef de l’Etat pour une probable réélection. Plus qu’ailleurs, les élections en Afrique sont bien connues pour être les tombeaux idéals des alliances politiques et le G10 n’a pas dérogé à la règle. Ce qui est sûr, l’opération de Darmanin à Mayotte a fini par Wuambushusé l’alliance du gouverneur Anissi Chamsidine l’une sinon la seule autorité comorienne à avoir lutté contre cette opération. « En effet, le Gouverneur Anissi Chamsidine, est l’auteur du seul acte pris par une autorité publique pour s’opposer au débarquement au port et aéroport de Ndzuani contre nos compatriotes déportés par la France de l’île comorienne de Mayotte », conclut le communiqué.
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