Africa-Press – Comores. C’est inédit dans l’histoire politique de notre jeune nation. Un chef d’Etat en exercice s’est fait attaquer à l’arme blanche. C’est en tout cas ce qui est ressorti de la conférence de presse du Procureur de la République quelques heures après l’agression du président de la République, Azali Assoumani.
L’information s’est répandue comme une traînée de poudre, dans l’après-midi du vendredi 13 septembre, le chef de l’Etat a été attaqué au couteau par un ancien gendarme en civil, dans la localité de Salimani ya Itsandra, à 10 km sur les hauteurs de Moroni, alors qu’il s’y était rendu à l’occasion des obsèques du grand érudit, Cheikh Charif Hamadi wa Mwigni Bahassane Ahal Djamalillayli. L’information reprise par la blogosphère a été confirmée quelques instants plus tard par le palais présidentiel. Dans un communiqué laconique, le site de Bait-Salam relatait ce qui n’était plus un secret pour personne. « Le président de la République Azali Assoumani a été légèrement blessé à l’arme blanche lors de funérailles d’un grand cheikh du pays ». Et le palais présidentiel de nous apporter des précisions sur les blessures du chef de l’État et son état après cette agression. « Ses blessures sont sans gravité et il a regagné son domicile » histoire de rassurer les militants et proches du chef de l’Etat venus nombreux lui témoigner leur sympathie à son domicile.
Neutralisé et emmené quelques instants après avoir commis l’innommable aux mains des enquêteurs, le jeune militaire de 24 ans a été retrouvé mort le lendemain (samedi, 14 septembre) dans sa cellule. « Au cours de l’après-midi 13 septembre 2024 à Salimani ya Itsandra, un jeune nommé Ahmed Abdou alias Fanou qui est originaire de cette localité, s’était servi d’un couteau de cuisine et a voulu attenter à la vie du chef de l’État de l’Union des Comores », a rapporté à la presse le procureur de la République Mohamed Djounaid lors d’un point de presse dans ses bureaux. Et ce dernier d’apporter des éclaircissements sur le déroulé de l’action: « Au cours de son action, deux personnes sont blessées dont un proche du défunt et le chef de l’État de l’Union des Comores qui a été légèrement blessé, je vous rassure que sa vie n’est pas en danger ». Si les propos du procureur de la République ont été rassurants pour l’état de santé du chef de l’État, le sort du jeune assaillant le sera moins.
« Les agents de sécurité du chef de l’Etat avaient maîtrisé immédiatement le jeune homme et l’avaient remis aux mains des enquêteurs. Lorsque les enquêteurs se sont présentés ce matin pour l’auditionner, ils l’ont trouvé allongé par terre et inanimé. Le médecin s’est présenté et après l’avoir examiné a constaté le décès », a conclu le procureur dans sa brève intervention. Si le procureur a promis de revenir si des nouveaux éléments venaient à apparaître, des questions se posent tout de même sur la sécurité du chef de l’État et sur les circonstances réelles de la mort du jeune assaillant qui laissent perplexes de nombreux observateurs Ce qui est sur les enquêtes se poursuivent pour connaître ce qui a poussé le malheureux Fanou à commettre son acte. Dans la soirée du 15 septembre, l’on apprend l’arrestation soudaine de deux proches de l’agresseur du chef de l’État (son père et son frère). Nous y reviendrons.
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