Appel des organisations de la société civile I La manifestation contre la vie chère n’a pas eu lieu

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Appel des organisations de la société civile I La manifestation contre la vie chère n’a pas eu lieu
Appel des organisations de la société civile I La manifestation contre la vie chère n’a pas eu lieu

Africa-Press – Comores. Les citoyens devaient se rassembler à 9 heures à la place de l’Indépendance. Mais ils n’ont pas pu se regrouper à cause de la forte présence des forces de l’ordre sur le lieu.

Du nord au sud en passant par la place de l’indépendance, le rond-point du palais de justice, les forces de l’ordre ont monté la garde pour empêcher les “manifestants” d’y accéder.

Le rassemblement populaire contre la vie chère initié par la Fédération comorienne des consommateurs (Fcc), l’association Ngo’shawo, et la Confédération des travailleurs comoriens (Ctc), toutes issues des organisations de la société civile et qui devait se tenir ce matin à la place de l’indépendance a été avortée.

Selon le communiqué, les citoyens devaient se rassembler à 9 heures à la place de l’Indépendance. Mais ils n’ont pas pu s’y regrouper à cause de la forte présence des forces de l’ordre sur les lieux.

Du nord au sud en passant par la place de l’indépendance, le rond-point du palais de justice, les forces de l’ordre ont monté des gardes pour empêcher les “manifestants” d’y accéder. Une trentaine de personnes

Les hommes en treillis avaient comme mission de disperser ceux qui avaient l’intention d’aller “manifester contre la vie chère” Vers 9 heures, comme annoncé, une trentaine de citoyens se trouvaient sur place.

Parmi eux, des journalistes venus couvrir l’évènement, mais aussi, “crier leurs ras-le-bol vis-à-vis de la crise qui se ressent fortement depuis plus d’une semaine”. Mais ils n’ont rien pu faire. Un gendarme a formellement interdit aux journalistes de “filmer”.

Le téléphone mobile de la directrice de Hayba fm Tahamida Mze, qui est son outil de travail, a été cassé par un gendarme auxdevant les yeux de tout le monde, alors que la journaliste faisait son travail.

Les organisateurs étaient absents sur les lieux du rassemblement. Ce qui a choqué les quelques personnes qui se sont déplacées pour manifester. “On a été appelé par la Ctc à laquelle on est affilié.

Ils nous ont dit que c’est pour dénoncer les conditions difficiles, lesquelles on est confronté chaque jour un peu plus”, a commencé ainsi ses propos l’ancien député de Moroni, et actuel secrétaire général adjoint du syndicat de l’Asecna, Youssouf Ali Mchangama.

Il poursuivra qu’ils ont répondu présents à ce rassemblement car “ils reconnaissent que la vie est très chère”. Des manifestants interdits d’accès Mais sur place, il s’indigne sur le fait que “les gendarmes ont tout anticipé, en nous menaçant de quitter les lieux.

Mais ce qui m’a fait le plus mal, c’est le fait que ceux qui nous ont appelés à manifester à leurs côtés, n’ont pas été présents : le syndicat et la Ctc.

Une fois sur place j’ai appris que c’était annulé. Mais pourquoi ne nous ont-ils pas”, s’est-il indigné. “A notre arrivée, il y’avait déjà les forces de l’ordre sur les lieux du rassemblement.

Ils nous ont menacé de nous frapper, ils nous ont bousculés. Ils ont même pris le téléphone d’une journaliste présente pour le casser. Ce qui n’est pas du tout normal.

Ils font tout pour nous intimider. Ils ne veulent pas qu’on exhibe nos maux. Ce qui est inadmissible pour un pays qui se dit être démocratique. Ailleurs, les gendarmes sécurisent les citoyens dans ce genre d’événement.

Mais chez nous, c’est le contraire”, s’est plaint Nadjim Kalfane, présentateur de la matinale de Radio Kaz. Il regrettera le fait qu’ils n’ont pas été informés de l’annulation de l’évènement.

Une manifestation non déclarée Mbaé Imadoudine, s’est également plaint de la même chose. Selon lui, la société civile joue un rôle primordial dans le bon fonctionnement d’une société.

“C’est pour cela que j’ai répondu à l’appel. Malheureusement, nous qui étions là à nous manifestern sommes chassés de la place d’indépendance. Moi-même que j’étais assis devant le commissariat de l’Education.

Une femme qui était avec nous s’est fait bousculée par les gendarmes, et quand j’ai réagi, ils m’ont fait monter dans le pick-up mais m’ont relâché tout de suite après “, a-t-il fait savoir.

Pour rappel, le ministère de l’Intérieur avait fait savoir, dans un communiqué publié la veille, que “tout projet de manifestation sur la voie publique doit faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès de la préfecture de la localité concernée” et que, selon toujours le même communiqué, “nos services constatent qu’aucune demande n’a été faite à ce jour pour une manifestation à Moroni”.

Notons qu’après la publication du communiqué informant la tenue du rassemblement du samedi dernier, certains membres des organisations de la société civile ayant signé le communiqué avaient été auditionnés par la gendarmerie.

Notons également qu’au cours de ces cinq dernières années, aucune autorisation à manifester n’a été délivrée. D’aucuns s’interrogent encore aujourd’hui sur les raisons qui poussent les autorités à refuser les citoyens de s’exprimer.

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