Africa-Press – Comores. En marge de l’inauguration d’une chambre froide solaire à Nioumachoi, le président Azali Assoumani a confirmé la tenue prochaine d’assises nationales consacrées au bilan de la réconciliation. Une annonce qui relance le débat politique, notamment autour de l’avenir institutionnel de la présidence tournante.
Le dimanche 31 août, le président de la République, Azali Assoumani, a effectué une visite à Mohéli après un passage à Anjouan. Accompagné d’une forte délégation gouvernementale, il s’est rendu à Nioumachoi, dans la région de Mlédjelé, pour inaugurer une chambre froide solaire et une fabrique de glace d’une capacité de 8 tonnes, financées par la Banque mondiale. Si cette réalisation constitue une avancée majeure pour la filière halieutique et la sécurité alimentaire, c’est surtout le discours présidentiel qui a retenu l’attention. En effet, le chef de l’État a annoncé la tenue en février 2026 à Fomboni, des assises nationales consacrées au bilan de la réconciliation, précisant qu’il ne s’agit pas nécessairement d’introduire des modifications institutionnelles.
« Nous voulons organiser des assises pour faire le bilan, renforcer ce qui a marché et abandonner ce qui n’a pas marché. Le temps a changé, nous devons nous adapter », a déclaré Azali Assoumani. Cette précision n’a toutefois pas suffi à rassurer les défenseurs du système de la tournante, qui redoutent une remise en cause de ce mécanisme d’alternance entre les iles, instauré par l’Accord de Fomboni du 17 février 2001. « Ceux qui disent que je veux supprimer la tournante m’accusent à tort », a martelé le président, tout en laissant planer un flou qui alimente les spéculations sur ses véritables intentions politiques.
Sur le plan technique, l’inauguration de Nioumachoi s’inscrit dans un programme régional visant à doter le pays de 13 sites de conservation du poisson de chambres froides et de fabriques de glace alimentées à l’énergie solaire, pour une capacité totale de 53 tonnes. L’investissement global, estimé à 234 millions de francs comoriens, traduit la volonté de moderniser la filière halieutique et de renforcer la sécurité alimentaire.
Mais au-delà de l’infrastructure, le déplacement présidentiel restera marqué par l’annonce de ces assises. À moins de quatre ans de la prochaine élection présidentielle, ce rendez-vous national pourrait redessiner les contours du débat politique aux Comores. Entre la nécessité de dresser un bilan objectif de la réconciliation et les interrogations sur l’avenir de la tournante, les Comoriens attendent désormais de voir si ces assises seront un simple exercice de rétrospective ou une véritable refonte institutionnelle en perspective.
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