Blanchiment d’argent et financement du terrorisme : La stratégie nationale validée

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Blanchiment d’argent et financement du terrorisme : La stratégie nationale validée
Blanchiment d’argent et financement du terrorisme : La stratégie nationale validée

Africa-Press – Comores. Un atelier de dissémination des résultats de l’ENR et de validation de la stratégie nationale de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme a eu lieu mardi dernier à Moroni. Après validation, la stratégie nationale n’attend que son adoption par le Conseil des ministres.

Une évaluation nationale des risques (ENR) a été réalisée par l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, sous la supervision d’un comité de coordination mis en place par arrêté du Ministre des finances et avec l’assistance technique de la Banque Mondiale. Un atelier de dissémination des résultats de l’ENR et de validation de la stratégie nationale de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme a eu lieu mardi 21 février à Moroni. « Les différentes équipes de travail mises en place ont d’abord procédé à la collecte de statistiques mais aussi des données qualitatives dans tous les secteurs concernés par la LBC/FT. Leur analyse a ensuite permis d’identifier les menaces et les vulnérabilités existantes en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme auxquelles le pays est exposé aussi bien au niveau national que sectoriel. Le croisement des niveaux de menaces et des niveaux de vulnérabilité a permis de déterminer le niveau du risque de BC/FT », lance le secrétaire général des finances, Yahaya Ahmed Houmadi.

Selon lui, les résultats de ces travaux ont mis en évidence un niveau de risque moyennement élevé de blanchiment de capitaux et un niveau de risque moyennement faible de financement du terrorisme. « Le rapport de l’ENR ainsi que les plans d’action qui en sont issus forment les piliers de la stratégie nationale de LBC/FT que toutes les parties concernées devront déployer dans les années qui viennent », précise-t-il. La dissémination des résultats de l’ENR vise en premier lieu à conscientiser les autorités nationales compétentes, les assujettis du secteur financier et du secteur non financier à leurs obligations en la matière. « Non seulement ils doivent comprendre les risques analysés mais ils ont surtout l’obligation de les prendre en compte lors de la réalisation de l’analyse des risques de leurs propres activités et lors de la construction et du déploiement des mesures qu’ils vont mettre en place pour réduire et gérer lesdits risques de BC/FT », dit-il. Selon lui, la validation de cette stratégie nationale et son adoption prochaine par le Conseil des Ministres témoignera de la volonté des plus hautes autorités du pays à lutter contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et toute sorte de criminalité économique et financière.

De son côté, le ministre de l’intérieur assurant l’intérim du ministre des finances salue l’excellent travail de toutes les équipes techniques qui ont œuvré à la réalisation de l’ENR depuis son lancement en octobre 2019, en particulier le Service de Renseignements Financiers et la Banque Centrale des Comores. « De plus, en 2021 la loi relative à la lutte contre le terrorisme, son financement et à la répression du blanchiment d’argent a été promulguée. De même, un nouveau code pénal incriminant plusieurs infractions sous-jacentes à l’infraction de blanchiment de capitaux est entré en vigueur », déclare le ministre de l’intérieur Mahamoud Farkriddine.

Selon lui, différentes structures ont été mises en place, en particulier le Comité national de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. « Au mois de juin prochain, notre pays va faire l’objet d’une visite sur place par le GIABA dans le cadre du deuxième cycle des évaluations mutuelles. Ce processus comprend l’examen du cadre juridique et institutionnel ainsi que l’évaluation de l’efficacité du dispositif de LBC/FT. Cette évaluation marque une étape importante dans le renforcement du dispositif national de LBC/FT car elle permettra d’identifier les lacunes et les mesures à prendre pour rester conforme aux recommandations du GAFI, et enverra un message fort sur l’engagement des hautes autorités à la communauté financière internationale et aux partenaires au développement », montre-t-il.

Par ailleurs, la stratégie nationale et les plans d’action ont pour objectifs de corriger les vulnérabilités identifiées dans le rapport de l’évaluation nationale des risques (ENR). Il consiste à renforcer la compréhension par l’Union des Comores de son exposition aux risques de BC/FT et améliorer les mécanismes de coordination et de coopération nationale et internationale, renforcer les capacités du service de renseignements financiers et des autorités d’enquête et de poursuite, définir et mettre en œuvre une politique de sanctions pénales, prévenir et combattre l’exploitation des Organismes à But Non Lucratif à des fins de financement du terrorisme, assister les assujettis dans la mise en œuvre de leurs obligations de vigilance et déployer un dispositif de supervision par les risques, mettre en place un dispositif de collecte et de diffusion des informations sur les bénéficiaires effectifs, favoriser l’inclusion financière et lutter contre l’informalité, et renforcer la lutte contre la criminalité transnationale organisée.

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