Commune de Moroni : Mohamed El-Had Abbas, une démission qui interroge

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Commune de Moroni : Mohamed El-Had Abbas, une démission qui interroge
Commune de Moroni : Mohamed El-Had Abbas, une démission qui interroge

Africa-Press – Comores. A peine la lune de miel terminée que les lignes de fractions commencent à apparaître au sein de la nouvelle équipe qui dirige la commune de Moroni. Un désaccord apparemment profond a conduit l’ancien ministre de la justice élu sous l’étiquette de Moroni pour Tous à quitter le navire.

Ce n’était plus un secret dans le très bouillant monde politique de la capitale que la relation conflictuelle entre l’ancien garde des sceaux et l’édile de la capitale allait finir par apparaître au grand jour. Il est loin, le temps où les deux hommes étaient vent debout contre l’équipe de Hassane Mohamed Halidi qu’ils ont fini par déloger de l’hôtel de ville de Moroni. Dans une lettre motivée adressée au Maire de la capitale, l’élu du sud de la capitale revient sur les raisons qui l’ont poussé à démissionner de son mandat de conseiller communal. « Au lieu de collaborer et de travailler en partenariat avec les autorités de l’Union des Comores et insulaires sur la base du professionnalisme et de la transparence, vous avez opté d’agir régulièrement sans aucune concertation », lit-on dans cette missive datée du 03 octobre dernier. C’est ces manquements qui ont poussé l’élu de la capitale à présenter sa démission.

« C’est pourquoi, j’ai décidé de vous soumettre ma démission en tant que conseiller municipal au risque de le considérer subjectivement comme un obstacle à vos projections », poursuit-il. Sur le fond, il est reproché au maire de la capitale d’être inaudible et hermétique à toute forme de discussion. « Ainsi, vous avez la manie de prendre les sages de notre ville et vos conseillers privés comme rempart pour éviter tout débat contradictoire et toutes autres contributions constructives », ajoute-t-il. Une position partagée par d’autres conseillers de la commune tout bord confondu. Elle est aussi jugée démagogique par d’autres, chacun des deux camps avançant ses arguments.

Les opposants du Maire de la capitale lui reprochent une gouvernance verticale où il est le centre de toutes les décisions. « Certes, il est le Maire mais les décisions concernant la conduite des affaires de la commune appartiennent au conseil mais, pas à un quelconque organe que ce soit », juge un conseiller qui a requit l’anonymat. La visite du Maire dans la capitale aux Émirats Arabes Unis est jugée par certains comme étant faite dans les règles. « Comment le Maire peut voyager dans un cadre officiel, c’est-à- dire engager la responsabilité de la commune avec des personnes qui ne font pas partie ni du bureau ni des élus. C’est une aberration », se plaint un opposant du Maire.

Les soutiens du Maire trouvent au contraire démagogique la démarche de l’ancien Ministre. « Comme le Maire n’accède pas à ses recommandations, il veut semer la zizanie en prenant à témoin l’opinion de sa bonne foi, mais les gens ne sont pas dupes. Ils savent ceux qui essayent de faire changer les choses et ceux qui veulent le statu quo », rétorque un partisan du Maire.

Des prises de position qui traduisent le climat que traverse la commune de la capitale depuis quelques semaines. La décision du Maire de déloger des vendeurs ambulants dans les grands axes de la capitale ne plaît guère à certains marchands qui ne ratent aucune opportunité pour pousser le bouchon de la déstabilisation un peu plus loin. Sans céder aux chantages des opportunistes de tout poil, l’édile de la capitale doit mettre un peu d’eau dans son café pour essayer de rassembler les habitants qui ne sont pour la majorité pas opposés aux changements que veut opérer le Maire et son équipe.

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