Africa-Press – Comores. Madagascar accueillera la 37ème Session ordinaire du Conseil des ministres de la Commission de l’océan Indien (COI) au Centre de Conférences International d’Ivato le 17 mai prochain. Occasion pour l’Express de Madagascar de réaliser un focus sur les priorités de la Grande île dans l’espace indianocéanique.
Aux termes de sa fin du mandat à la présidence de la Commission de l’océan Indien, Madagascar va abriter prochainement le sommet de l’organisation sous-régionale et passera le flambeau de la présidence tournante à l’île Maurice. Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la COI, à savoir les Comores, Madagascar, la France, l’île Maurice et les Seychelles seront donc présents dans la capitale malgache pour prendre part à cet événement, tout comme les partenaires et membres observateurs de la Commission de l’océan Indien, en l’occurrence l’Union européenne, l’Agence Française de Développement, l’Organisation des Nations Unies, la Banque Mondiale, la Chine, l’Inde et le Japon.
Cette 37ème Session ordinaire sera pour la ministre de Affaires étrangères, Yvette Sylla, l’occasion de dresser le bilan de Madagascar à la présidence de la COI mais également de rappeler les objectifs et les priorités de la Grande Ile dans le cadre de sa coopération avec les îles voisines. Parmi les dossiers auxquels Madagascar accorde un intérêt de premier ordre, notons la sécurité multiforme (alimentaire, sanitaire et maritime surtout), le tourisme, l’économie bleue, les échanges intrarégionaux, la recherche, l’éducation et la formation.
Ainsi, Madagascar a toujours souligné l’importance de la pérennisation du Programme régional de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PRESAN), eu égard, d’une part, aux conséquences inévitables de la crise sanitaire et, d’autre part, aux effets du dérèglement climatique sur la productivité au niveau de la région, ainsi que sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à l’échelle nationale et régionale. D’où l’appel réitéré en faveur de la promotion, de la production et la consommation des produits locaux et régionaux.
Pour rappel, Madagascar est signataire, à Victoria le 10 janvier 1984, de l’Accord Général de Coopération entre les États membres, acte fondateur de la COI. Les actions de la Commission s’articulent autour des principes de la solidarité et l’égalité souveraine des états membres dans la défense des intérêts communs. Au même titre que les autres États membres, le pays bénéficie des programmes et projets régionaux de la Commission qui sont soutenus par les partenaires internationaux de l’Organisation. On en recense plus de 70 depuis 1987 pour un montant total dépassant les 400 millions d’euros.
Ces projets contribuent notamment à la défense des littoraux et des eaux territoriales de la région, à la gestion durable des ressources et pour favoriser une plus grande résilience au changement climatique. Ils portent également sur la prévention et la lutte contre les menaces sanitaires en matière de santé animale et humaine. Parmi les projets phares en cours de la COI figurent la mise en place du Centre Régional de Fusion d’Informations Maritimes (CRFIM) dont Madagascar abrite le siège. Centre de référence régional en matière d’échange et de partage d’informations, il contribue de manière significative à la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non règlementée (INN) et contre les crimes transnationaux organisés en mer tels que les trafics de ressources naturelles et de substances illicites, ou la traite d’êtres humains par voie maritime. En outre, les Etats membres sont convaincus que Madagascar devrait être le grenier de l’océan Indien.
Du côté du ministère des Affaires étrangères, on tient à souligner que la Direction de l’Intégration Régionale joue un rôle majeur dans la mise en œuvre de la politique étrangère du pays ; ceci en sa qualité de coordonnateur et d’interface visant à d’optimiser l’appartenance de Madagascar aux groupements régionaux dont la COI. Au regard de la diversité des domaines que touche cette coopération régionale, cette coordination se fait, d’une manière générale, avec l’ensemble des départements techniques ministériels, au sein de diverses structures regroupant acteurs publics et secteur privé, et, plus spécifiquement, avec les ministères en charge du Commerce, de l’Industrie et des Finances.
Grenier de l’océan Indien : un objectif à matérialiser
Représentant plus de 90% des terres cultivables des pays membres de la COI, dont une forte proportion encore inexploitée, Madagascar a tout pour s’imposer comme le grenier de l’océan Indien. Mais le projet tarde à aboutir. Pourtant, il y a dix ans ont été jetées les bases d’une organisation de la production agricole à Madagascar afin d’y développer les cultures répondant aux besoins des pays de la région, notamment du riz, du maïs, de l’oignon et des grains.
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