Des pays de la région discutent du partenariat avec l’Europe

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Des pays de la région discutent du partenariat avec l’Europe
Des pays de la région discutent du partenariat avec l’Europe

Africa-Press – Comores. A Moroni, des représentants des 5 pays de l’Afoa (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et Zimbabwe) poursuivent des discussions sur un projet « d’accord de libre-échange complet » avec l’Union européenne. Les deux parties, 70 personnes au total, devraient arracher des consensus sur de nombreux volets et domaines couverts par l’Accord de partenariat économique intérimaire (Apei) signé en 2012. Les échanges entre ces pays et l’UE connaissent « une progression relative », selon un cadre européen présent aux débats.

Le 13eme cycle des négociations commerciales entre les 5 pays membres de l’Afrique orientale et australe (Afoa) et l’Union européenne prend fin ce vendredi 22 mars à Moroni après quatre jours de travaux. Les Comores ont intégré le groupe en 2019. Des techniciens et hauts cadres des Comores, de Madagascar, de l’Ile Maurice, des Seychelles et du Zimbabwe revisitent de nombreux aspects de l’accord de partenariat économique intérimaire (Apei) déjà signé par ces pays et l’Union européenne.

Les deux parties veulent élaborer ensemble un accord de libre-échange qui doit avoir l’assentiment de tout le monde. « En 2017, les pays de l’AfOA et l’UE ont décidé d’ouvrir des négociations pour un approfondissement de cet accord, en vue d’établir un APE complet, premier accord de libre-échange moderne de l’UE avec des pays d’Afrique subsaharienne. L’Accord complet contribuera à la réalisation des objectifs de la nouvelle Alliance Afrique-Europe pour des investissements et des emplois durables », indique un communiqué de presse de la Délégation de l’Union européenne auprès de l’Ile Maurice et des Seychelles.

Un approfondissement de l’accord intérimaire de 2012

Les travaux ont été ouverts lundi 18 mars par l’ambassadeur des Comores au Royaume de Belgique et auprès de l’Union européenne, Mohamed Chatur El Badaoui, président du Groupe des pays. Les Comores assurent, après le Zimbabwe, la présidence de l’Afoa pour une période d’un an. Le ministre de l’Economie, Ahmed Ali Bazi et l’ambassadrice Ewa Synowek, spécialisée dans les accords commerciaux de l’UE, ont eu des échanges en aparté. « Les parties ont passé en revue les progrès réalisés dans le processus des négociations, les points en suspens ainsi que la volonté des parties à aller de l’avant. La partie européenne a exprimé sa disposition à une pleine coopération avec la présidence comorienne du groupe des ESA5 », d’après un conseiller du ministre comorien.

L’ambassadrice de l’Union européenne, en charge des négociations commerciales, la Polonaise Ewa Synowek, parle d’une rencontre qui consiste, selon elle, à « approfondir » les volets déjà discutés en vue de leur formalisation préliminaire avant la rédaction d’un projet d’accord global. De nombreux volets sont en discussion. On notera notamment les mesures de facilitation des échanges, le commerce des services, le commerce des biens, le droit à la propriété intellectuelle, la transparence des marchés publics, la libéralisation des investissements, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les règles de la concurrence, la pêche, l’agriculture, le commerce électronique ou encore la coopération au développement économique.

«Nous discutons de beaucoup de choses. Nous échangeons pour parvenir à un accord commun entre les 5 pays, et puis nous allons défendre notre position commune devant les représentants de l’Union européenne», a expliqué l’expert Girish Dabeesing, qui présidait l’atelier portant sur les « Marchés publics » dans l’Afoa. « Nous rencontrons des désaccords et parfois des consensus sur certains aspects. Mais nous arrivons quand même à tirer des conclusions communes », a ajouté le technicien mauricien

Des pays aux cultures économiques différentes

D’autres ateliers thématiques portant sur les volets couverts par l’accord ont été organisés durant toute la semaine en présence de nombreux experts de l’UE. Les deux parties ont beaucoup plus misé sur la qualité des services publics, le niveau d’appropriation des règles fondatrices du libre-échange et les capacités des pays de l’Afoa à commercer avec l’Union européenne dans le respect des normes. « Cet accord prévoit un accès sans droits de douanes ni quota des exportations de l’AfOA-5 vers le marché UE. En échange, les pays de l’AfOA ont progressivement ouvert une grande partie de leur marché, avec une période de transition de 10 ans », souligne le communiqué de presse de l’UE.

Les cinq pays n’ont pas le même niveau de développement et la même culture économique. Le Zimbabwe, par exemple, nourrit les règles d’un dirigisme économique incompatibles avec les principes et règles du libre-échange. D’où les échanges approfondis pour lever les obstacles à la libre-entreprise. Il est à noter que les échanges entre l’Union européenne et les pays de l’Afoa connaissent « une progression relative », selon un cadre européen présent aux débats qui n’a pas souhaité livrer des données précises.

Par contre en 2022, les échanges entre l’UE et les Comores « s’élèvent à 81 millions d’euros, soit une hausse de +7,2 % par rapport à 2021. Hors produits pétroliers, l’UE est le principal partenaire économique du pays avec 18,7 % des échanges », selon des estimations faites par l’UE. Les principaux produits d’exportation des Comores (vanille, ylang ylang et clous de girofle) subissent une forte concurrence. Un stock important de ces produits n’a toujours pas eu d’acheteurs, plongeant des milliers d’acteurs dans l’incertitude.

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