Dialogue, Sambi, Salami, Kiki…Ce que se sont dit Azali et Soefo

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Dialogue, Sambi, Salami, Kiki…Ce que se sont dit Azali et Soefo
Dialogue, Sambi, Salami, Kiki…Ce que se sont dit Azali et Soefo

Africa-Press – Comores. A la demande du chef de l’État, le porte-parole des candidats malheureux à la présidentielle de janvier a été reçu en audience à Beit-Salam le samedi 4 mai.

Le tête-à-tête entre Aboudou Soefo, porte-parole des candidats de l’opposition et Azali Assoumani, locataire de Beit-Salam a eu lieu autour de 13h ce samedi et a duré plus d’une heure selon une source digne de foi. De cette entrevue qui suscite bien des commentaires, il n’y a eu aucune communication officielle. Des indiscrétions disent que l’audience aurait porté principalement sur le dialogue politique « autour des élections de janvier 2024 », souhaité par l’opposition « avant l’investiture » d’Azali Assoumani le 26 mai prochain. A cette requête, Azali aurait partagé la poire en deux. « Il est favorable au dialogue mais pas avant le 26 mai », regrette un lieutenant du candidat Juwa, Salim Issa Abdallah.

Ce membre du conseil politique du plus grand parti de l’opposition voit chez Azali « un manque de volonté » pour venir à bout de la crise postélectorale. « Je considère que cela n’a aucun sens dans la mesure où la quintessence même de ce dialogue c’est la remise à zéro des compteurs et l’instauration d’une période de transition. Si l’on devait attendre l’investiture pour discuter, cela voudrait dire que nous avons reconnu les résultats des élections tels quels », analyse notre interlocuteur de l’opposition. Du côté du pouvoir, le collaborateur du chef de l’État qui a bien voulu répondre à nos questions sur ce sujet, préfère égratigner l’opposition: « Ils sont hors sujet tout le temps », assène-t-il, comme pour dire que les élections ne sont plus d’actualité, et le cap vers l’investiture du 26 mai, bel et bien maintenu.

En plus du dialogue postélectoral, le porte-parole du collectif des candidats de l’opposition a mis sur la table l’épineux sujet des prisonniers politiques, au premier rang desquels l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, le gouverneur déchu d’Anjouan Abdou Salami, l’ancien porte-parole de l’opposition Ibrahim Abdourazak Razida and, last but not least, l’ancien ministre de l’intérieur d’Azali entre 2016 et 2021, Mohamed Daoudou alias Kiki, placé en détention provisoire il y a près d’une semaine. Si le chef de l’État était plutôt « réceptif » aux doléances de son hôte, il aurait posé une condition bien particulière: « exclure Kiki » de la liste des prétendants à une éventuelle grâce présidentielle ou amnistie. « Azali est remonté contre son ex-ministre. Il lui en veut pour l’avoir dénigré aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’international », nous confie une de nos sources. L’ancien premier flic du pays est poursuivi entre autres pour « mise en danger d’un agent de la force publique dans l’exercice de ses fonctions » et surtout pour « propagande, déclarations et appel pour la contestation des résultats officiels des élections du 14 janvier 2024 ».

Il y a bien longtemps qu’il n’y a pas eu un face-à-face Azali-Soefo. La dernière fois que cet ancien duo a échangé, du moins de manière formelle, remonte à la période préélectorale de 2019. L’ancien ministre des affaires étrangères d’Azali I avait contacté le locataire de Beit-Salam pour l’informer de son intention de se porter candidat à l’élection du gouverneur de Ngazidja. Se disant par devers lui qu’Azali Assoumani, en souvenir du bon vieux temps, ne lui « volerait » pas cette élection s’il la remportait. Mais le « gwa ndzima » de la Mouvance présidentielle a eu raison de sa folle espérance, ce qui a davantage nourri l’inimitié entre les deux hommes. Depuis, ils n’auraient plus communiqué si ce ne sont par molles poignées de main à la faveur des manifestations culturelles quand ils se rencontraient, comme ce 22 juillet 2023 à Mitsoudjé lors du madjilis d’un ami commun, un douanier.

Cinq ans après les élections anticipées de 2019, les ex-compères, par la force des choses, sont obligés de s’assoir autour de la même table. Reste à savoir s’ils ont pu se parler les yeux dans les yeux, samedi dernier. L’un ayant conservé le pouvoir d’une main de fer, l’autre étant devenu par concours de circonstances le porte-parole du collectif des candidats malheureux à la présidentielle de janvier 2024.

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