Africa-Press – Comores. Adoption de plusieurs projets de lois, plan économique et financier, sécurité, énergie, infrastructures etc., rien n’a été oublié dans son discours sur l’Etat de la nation devant le parlement le vendredi 30 décembre dernier. En course pour la présidence de l’Union Africaine, le chef de l’Etat Azali Assoumani a peint un tableau visiblement reluisant de son action de l’année qui vient de s’écouler.
Alors que les comoriens traversent une crise socioéconomique accentuée par une inflation galopante et des pénuries alimentaires à répétition, notamment celle des produits carnés importés, le chef de l’Etat a présenté devant les représentants de la nation un bilan globalement positif. Dans son discours sur l’état de l’Union du vendredi 30 décembre dernier, Azali Assoumani a exprimé son satisfécit sur les réalisations de son gouvernement, empreintes de réussite et de succès. « Ces 3 dernières années ont vu évoluer le taux de croissance du PIB de 1,8% en 2019 à 3,5% en 2022. Les évolutions macroéconomiques récentes montrent ainsi qu’après la pandémie de Covid 19, le taux de croissance indique une reprise progressive de l’économie en dépit des effets pernicieux de la guerre en Ukraine », lance-t-il. À en croire le locataire de Beit Salam, le pays va dans la bonne direction. Evitant les questions qui fâchent, le président Azali a sournoisement omis d’évoquer le pouvoir d’achat qui se dégrade chaque, avec une inflation qui atteint les 18%, rendant le quotidien du comorien de plus en plus difficile. Nombreuses sont pourtant les familles pour qui trouver de quoi manger est devenu une véritable course à l’échalote.
Durant deux heures, le chef de l’Etat a parcouru presque tous les sujets, infrastructures, changement climatique, présidence de l’Union Africaine, adoption de plusieurs projets de lois dont le nouveau code électoral, la sécurité…. Il soulignera que le gouvernement a présenté des projets de loi préconisés par le dialogue national de mars dernier, en vue selon lui, de créer les conditions idoines, pour les prochaines échéances électorales de 2024-2025. « C’est ainsi que 2 projets de loi organiques sur l’élection du Président de l’Union et des députés ont été adoptés. Nous relevons surtout l’adoption de la Loi portant sur le statut du Chef de l’opposition et des partis politiques. D’autres projets de loi relatifs au Code électoral, au découpage électoral ont été élaborés et soumis à cette assemblée. Dans la dynamique de ce dialogue, je continue, comme à l’accoutumée, la politique de la main tendue, notamment envers les responsables de l’opposition », souligne-t-il. Il est à rappeler que l’un des projets de lois exclut les binationaux en restreignant les critères d’éligibilité, une loi qui vise directement la diaspora.
Dans le volet économique le chef de l’Etat se gratifie d’avoir crée 683 entreprises enregistrées par l’Anpi (Agence nationale des investissements). Nombreux sont les observateurs qui se demandent où sont toutes ces entreprises. Notons que le taux de chômage aux Comores est passé à 9,2% (source Banque mondiale 2020). Le président reste néanmoins confiant et parle des réformes en cours dans le secteur des finances publiques qui vont significativement contribuer à accroitre le niveau du financement du Plan Comores Emergeant et en diversifier les sources. « Nous avons engagé des actions d’envergure, pour garantir la stabilité bancaire et financière ainsi que l’épargne, notamment celui des petites et moyennes entreprises, la dynamique de financement de l’économie, l’accroissement du taux de bancarisation de la population et la préservation de l’emploi », précise-t-il.
C’était l’occasion pour ce dernier d’exprimer sa gratitude envers son homologue du Kenya, le Président William Ruto, pour le retrait de la candidature de son pays à la Présidence de l’Union Africaine en faveur des Comores. « La noblesse de cette décision cruciale, conforme à la grandeur de la nation kenyane et de la sagesse profonde de ses dirigeants, permettra aux Chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine, de trancher sur la question de la présidence de notre organisation continentale. Nous avons donc bon espoir de voir notre pays présider l’Union Africaine, dès le prochain Sommet Ordinaire d’Addis-Abeba », conclut le président Azali.
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