Elle attendait du riz, elle a eu un coup de ceinture militaire sur la tête

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Elle attendait du riz, elle a eu un coup de ceinture militaire sur la tête
Elle attendait du riz, elle a eu un coup de ceinture militaire sur la tête

Africa-Press – Comores. Plusieurs dizaines de personnes faisaient la queue devant un entrepôt de riz à Malouzini. Au moment de franchir le portail, une dame est accueillie par un coup de ceinture de la part d’un des militaires qui repoussaient violemment la foule.

Nous sommes le lundi 19 septembre dans le quartier de Malouzini, au sud de la capitale. Il est 16H quand un camion chargé de riz pointe son nez, hautement sécurisé par les forces de l’ordre. Le camion de riz et le pickup des militaires sont à peine entrés à l’enceinte de l’entrepôt que la foule qui faisait le pied de grue dehors a pris d’assaut le portail. Quelques personnes ont réussi à entrer en même temps qu’eux, tandis que la plupart attendait dehors.

Les militaires ont rouvert le portail pour chasser ceux qui étaient déjà à l’intérieur. Mauvais calcul, ceux qui sont dehors forcent l’entrée. Les hommes en treillis se mettent à les repousser, sans ménagement. Les coups des ceintures militaires pleuvent. Des personnes âgées et jeunes tombent les unes sur les autres. C’est le sauve-qui-peut. Une dame parmi cette foule reçoit une ceinture sur la tête. Elle commence à saigner. Abondamment. Ceux-là même qui l’ont blessée l’ont conduite à l’hôpital, sans doute après s’être rendus compte de la gravité de leur acte.

La pénurie du riz a provoqué des situations de chaos dans le pays. A Anjouan, les forces de l’ordre avaient longuement fait usage de gaz lacrymogène pour disperser une foule qui, poussée par la famine, avait pris d’assaut entrepôts et camions de riz. Il y a eu des blessés côté civils. Dans l’ensemble du territoire national, la distribution se fait manu militari. « Je n’en crois pas à mes yeux. C’est le monde à l’envers. Cette scène va rester à jamais dans ma mémoire. J’ai demandé à ma mère de retourner à la maison pour qu’elle ne soit pas malmenée à son tour. Certes on a besoin de riz, mais pas à ce prix », réagit ce témoin oculaire de l’agression de la dame par les militaires.

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