Africa-Press – Comores. Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi au Jardin de la Paix à Moroni, le bureau du Comité Maore a annoncé une série d’événements prévus à partir d’aujourd’hui jusqu’au 12 novembre sur l’ensemble du territoire national. Cette semaine de mobilisation nationale est placée sous le signe de la mémoire, de la justice et de l’urgence politique.
À l’occasion de la Journée nationale Maore, cette édition revêt une importance particulière, marquée par le cinquantenaire de l’indépendance des Comores et par une prise de conscience collective face à l’urgence de résoudre la question de Mayotte, dans un contexte de souffrance humaine croissante sur les quatre îles. Ce moment se veut une réflexion profonde sur l’avenir de l’archipel et sur la nécessité de résoudre enfin la question de Mayotte, devenue une urgence humanitaire et politique. « L’accumulation de morts en mer, les drames liés au visa Balladur, les expulsions, les séparations familiales et la détresse sociale imposent aujourd’hui une réponse politique forte et rapide. Le cyclone Chido, qui a récemment frappé l’archipel, agit comme un miroir de cette crise: il rappelle que les Comores ne peuvent plus attendre. Il est temps de trouver une solution durable, juste et conforme au droit international », a déclaré le président du Comité Maore Dr Mohamed Monjoin avant d’annoncer le programme des célébrations.
« Cette année, nous avons choisi d’organiser une semaine de mobilisation consacrée à la question de Mayotte. L’objectif est d’inculquer à la jeunesse que ce combat concerne tout le monde. Il s’agit d’une lutte pour la souveraineté de notre pays, composé de quatre îles », a précisé le président. Les célébrations débutent ce vendredi 7 novembre par des prières en mémoire des victimes dans toutes les mosquées du territoire, en hommage aux disparus en mer et aux victimes du visa Balladur. Demain, une conférence-débat sera organisée en partenariat avec le collectif Mawadja, avec une intervention de Youssouf Moussa autour du thème: « Maore, l’indépendance inachevée des Comores », au Foyer ADM de Mitsamihouli à partir de 10h00.
Lundi 10 novembre, une conférence destinée aux étudiants se tiendra au Palais du Peuple de Moroni à 10h00, avec un panel d’experts composés de Mohamed Rafsandjani, Kamal Saindou, Allaoui Said Omar et Idriss Mohamed, sur le thème: « Mayotte, 50 ans après: que faire? » Le 11 novembre sera consacré à une journée culturelle, suivie à 16h du vernissage d’une exposition photo sur la question de l’occupation illégale de l’île de Mayotte. En soirée, une veillée poétique aura lieu sur la place de l’Indépendance, avec la participation de diverses associations culturelles. Enfin, la cérémonie officielle de clôture se tiendra le 12 novembre, en présence du chef de l’État. Des discours officiels, déclarations solennelles et appels à l’unité nationale viendront conclure cette semaine d’engagement.
« Le Comité Maore appelle l’ensemble des citoyens, des institutions et des partenaires internationaux à se mobiliser pour une solution politique rapide. La situation de Mayotte ne peut plus être reléguée au second plan. Elle est au cœur de notre souveraineté, de notre dignité et de notre avenir commun », a conclu le président du Comité. De son côté, Youssouf Moussa, originaire de Mayotte et d’Anjouan, a souligné l’importance de cet événement pour les générations futures: « Nous devons nous mobiliser, surtout la nouvelle génération. Pour moi, l’île de Mayotte est comorienne. Depuis l’occupation illégale de la France, celle-ci cherche à effacer cette vérité. Elle tente de faire croire que Mayotte n’est pas comorienne, en s’attaquant même à notre identité et à notre religion. L’islam commence à disparaître à Mayotte », a-t-il affirmé.
Il dénonce également une stratégie de colonisation déguisée: « Depuis son installation à Mayotte, la France a fait partir de nombreux Maorais vers d’autres territoires sous son contrôle. C’est une manière de s’accaparer notre île. Il faut stopper cette stratégie. Ce combat n’est pas seulement politique, c’est un combat pour notre souveraineté nationale ». Selon lui, les Comores ne connaîtront ni stabilité ni développement durable tant que la France occupe la quatrième île: « La France bloque tout progrès dans les autres îles pour empêcher le retour de Mayotte. Il est temps d’engager une véritable discussion afin de mettre fin à cette situation ».
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