Africa-Press – Comores. Le leader du parti Orange, considéré libre par la justice depuis le 13 mai, est évacué à l’hôpital El-maarouf depuis la maison d’arrêt de Moroni, mardi dernier. Il doit désormais faire face aux mesures restrictives de ses libertés imposées par le juge.
En prison depuis le 2 mai, Daoudou Abdallah Mohamed alias Kiki est évacué à l’hôpital El-maarouf, mardi dernier en début de soirée, a-t-on appris de source proche. Si l’on ignore à ce stade de quoi il souffre, cette évacuation ouvre une nouvelle page de cette affaire politico-judiciaire des plus retentissantes du pays. En effet, l’ancien ministre de l’intérieur d’Azali devait quitter la prison depuis le lundi 13 mai que le juge d’instruction a rendu une ordonnance à cet effet. Mais cela sans compter sur son refus de franchir la sortie de la maison d’arrêt de Moroni avec sur ses épaules un paquet de mesures restrictives de ses libertés.
Le juge lui a par exemple interdit d’intervenir sur les réseaux sociaux (sachant que les opposants ont un accès très limité à la chaîne publique, l’ORTC), ou encore de participer à une réunion sans son autorisation. C’est un arrêt de mort politique contre lequel le surnommé Kiki aura beau livrer bataille. Il a fait appel pour obtenir l’annulation de cette ordonnance laquelle est jugée irrégulière par ses avocats, au-delà de condamner au silence celui qui, circonstances aidant, est passé de bourreau à chouchou des médias. Sans surprise, la Cour d’appel est restée égale à elle-même et s’est alignée sur la décision du juge d’instruction.
Pour rappel, Kiki a été arrêté le 30 avril et placé en détention provisoire le 2 mai pour, entre autres, « mise en danger d’un agent de la force publique dans l’exercice de ses fonctions, et propagande, déclaration et appel à un soulèvement populaire ». Depuis qu’il est admis à l’hôpital, c’est le grand soulagement pour les services pénitentiaires. « Bon débarras. Cela fait longtemps qu’il devait quitter la prison », soupire un responsable que nous avons rencontré au détour de la cérémonie inaugurale des quartiers séparés pour les femmes et les mineurs de la prison de Moroni, hier. En étant libre mais les poings liés, celui qui incarnait la répression du temps où il était ministre de l’Intérieur entre 2016 et 2021, doit sans doute ressasser sa phrase fétiche: avoir la situation sous contrôle.
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