La Sécurité Alimentaire et la Nutrition au Cœur du Débat

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La Sécurité Alimentaire et la Nutrition au Cœur du Débat
La Sécurité Alimentaire et la Nutrition au Cœur du Débat

Africa-Press – Comores. Vendredi 21 mars 2025, a eu lieu à Antananarivo la Conférence ministérielle sur la sécurité alimentaire et la nutrition des États membres de la Commission de l’océan Indien (COI). Cet événement de haut niveau réunit les ministres en charge de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et de la nutrition des pays membres, ainsi que des représentants des partenaires techniques et financiers, pour discuter des défis communs et des stratégies concertées visant à garantir la sécurité alimentaire dans l’océan Indien.

Faut-il rappeler que la région de l’océan Indien est confrontée à des défis croissants en matière de sécurité alimentaire, exacerbés par les effets du changement climatique qui affecte négativement la productivité agricole, les perturbations économiques mondiales et la dégradation des ressources naturelles. Face à ces enjeux, les États membres de la COI ont réaffirmé leur volonté d’adopter des stratégies communes pour renforcer la résilience des systèmes agricoles et alimentaires. Sachant que la situation actuelle de l’alimentation et de la nutrition dans la région de la COI reflète des défis croissants en matière de sécurité alimentaire et de durabilité. Alors qu’en 2015, l’objectif était d’éradiquer la faim d’ici 2030, la réalité en 2023 est bien différente: 150 millions de personnes supplémentaires sont touchées par la faim par rapport à 2015. La situation n’a pas beaucoup évolué en 2025.

En parallèle, les limites environnementales sont de plus en plus dépassées, avec six des neuf seuils planétaires franchis, contre quatre en 2015. Ces pressions environnementales ont un impact direct sur la production alimentaire et la résilience des systèmes agricoles dans la région COI. Ainsi, lors de cette conférence, les discussions ont mis en avant les stratégies visant à améliorer la production agricole locale, à renforcer les chaînes de valeur agricoles et alimentaires, et à intégrer les systèmes alimentaires durables dans les politiques nationales. L’importance de la coopération régionale a été réaffirmée comme un levier essentiel pour anticiper et atténuer les impacts des crises sur la sécurité alimentaire. Il a permis de faire le point sur la mise en œuvre du Programme-cadre Régional de Sécurité Alimentaire et de Nutrition (PRESAN), qui constitue un cadre essentiel pour coordonner les efforts en matière de sécurité alimentaire à l’échelle régionale.

Le PRESAN vise à renforcer la souveraineté alimentaire en promouvant des pratiques agricoles durables et en consolidant les filières agroalimentaires. « Le PRESAN n’est pas un projet à durée limitée, mais un cadre stratégique et un mécanisme auquel doivent s’arrimer toutes les initiatives en matière de sécurité alimentaire et de nutrition dans la région » a déclaré Edgard Razafindravahy, Secrétaire Général de la COI. Quant à Mbuli Charles Boliko, Représentant de la FAO à Madagascar, aux Comores, à Maurice et aux Seychelles, il a estimé que « chaque pays membre doit adopter une vision positive et proactive, et considérer le PRESAN comme une opportunité collective pour renforcer l’intégration régionale ». De son côté Anthony Ngororano, Coordonnateur résident des Nations Unies à Madagascar a souligné que « les États membres de la COI dépendent encore largement des importations pour satisfaire leurs besoins alimentaires. Cette dépendance les expose à des vulnérabilités face aux fluctuations des marchés mondiaux et aux crises diverses. C’est dans ce contexte que le Programme-cadre régional de sécurité alimentaire et de nutrition (PRESAN) a été élaboré, avec l’appui technique de la FAO et une contribution financière significative du Fonds international pour le développement agricole (FIDA), pour renforcer notre autonomie alimentaire et promouvoir des systèmes agricoles résilients. »

Pour sa part, Joseph Rostand Olinga, Représentant du FIDA et directeur Pays pour Madagascar, Comores, Maurice et Seychelles a rappelé l’apport essentiel de son organisme, « fidèle à son mandat, notamment rechercher des financements, jouer le rôle d’assembleur de fonds et faciliter la mobilisation des ressources ». Il est à noter que cette conférence ministérielle est une étape décisive en amont du Sommet des Chefs d’État et de gouvernements de la COI, prévu en avril 2025, où les recommandations issues de cette rencontre serviront de socle pour l’adoption d’une déclaration politique sur la sécurité alimentaire et la nutrition en Indianocéanie.

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