Africa-Press – Comores. À quelques jours de son investiture à la tête de l’UA, le président Azali Assoumi reçoit son homologue congolais Félix Tshisekedi. Si les deux chefs d’Etat ont évité de l’évoquer directement devant les médias, il y a fort à parier que le président congolais est venu chercher le soutien de Moroni face à la guerre que se livrent Kinshasa et Kigali par rebelles interposés. Notamment le regain de violence dans le nord-kivu où la résurgence des affrontements armés entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 que le Rwanda est accusé à tort ou à raison de les soutenir, fait craindre le pire. Tshisekedi a d’ores et déjà obtenu une condamnation du M23 par l’UA travers un communiqué conjoint du président en exercice de l’UA et le président de la commission de l’UA
Le président congolais Félix Tshisekedi était à Moroni jeudi dernier pour rencontrer le président comorien Azali Assoumani qui succèdera le 17 février prochain au Sénégalais Macky Sall à la présidence de l’UA. Une visite qui intervient quelques semaines après celle du ministre rwandais des affaires étrangères Vincent Biruta accompagné d’une forte délégation. Les deux visites ont sans doute un point commun, « la situation sécuritaire dans le Grand Lac » où la Rdc et le Rwanda se livrent une guerre par procuration.
Si le Rwanda a fait porter le chapeau à la RDC, de la captivité par des rebelles en RDC de deux de ses soldats en mai dernier. Le contrôle depuis le 29 octobre dernier de Kiwanja et Rutshuru-centre, deux grandes cités stratégiques de la province du nord-kivu par les rebelles du M23 n’est pas de nature à apaiser la tension entre les deux voisins. À Moroni si rien n’a filtré sur ce soutien que Kinshasa veut, sans doute par la position centrale que Moroni s’apprête à occuper, les deux responsables ont reconnu néanmoins avoir abordé la question de la sécurité en Afrique.
Pour le président Azali Assoumani, la venue du président Félix Tshisekedi est pour venir témoigner son soutien pour les responsabilités continentales qu’il va assurer. « Maintenant avec ce qui se passe en Ukraine on ne peut pas attendre l’Europe pour nous trouver une solution. On a intérêt à trouver une solution à nous », a déclaré le président Azali, confirmant qu’ils ont bel et bien évoqué lors de leur entretien de ce qui se passe dans le Grand-Lac.
Même réaction pour le président Tshisekedi pour qui, il éprouve un sentiment de joie de se retrouver à Moroni. « L’alphabet faisait que nos deux pays se retrouvaient dans toutes les conférences internationales côte à côte. On a saisi cette occasion pour nous rapprocher, parler de nos problèmes », a indiqué le président congolais. « Voilà aujourd’hui nous nous trouvons ici dans un pays frère. Un pays qui va devenir important. Vous le savez, le président Azali va devenir le président de notre organisation dans quelques jours », a-t-il ajouté. Et de poursuivre: « donc il fallait que je vienne le voir, partager avec lui cette petite expérience que le Congo a connu avant lui. C’est vrai lui c’est un homme d’expérience de plus que moi. Il en a eu l’occasion de m’en faire part par rapport à l’histoire de ce pays. Mais j’avais qu’en même une petite avance là dessus parce que je suis passé à la tête de l’UA avant. »
D’après le président Tshisekedi, comme lui et le président Azali sommes amoureux de l’Afrique « nous avons parlé de tous les problèmes qui touchent surtout à la sécurité de certaines régions en Afrique. Également dans le Grand Lac ». Pour la présidence de l’UA à laquelle le président Azali va être prochainement investi, le président Tshisekedi dit venir lui manifester son soutien. « Mes vœux de réussite dans cette mission qui est très courte. Vous savez qu’en un an, on ne peut pas tout régler. Ce n’est pas possible mais on peut impulser des choses qui pourront par la suite être poursuivies par d’autres qui viendront après », a-t-il souligné.
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