Africa-Press – Comores. Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Mme Suchanan Tambunlertchai, a séjourné à Moroni du 18 au 31 octobre pour discuter des politiques économiques et financières dans le contexte de la première revue du programme soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI et les consultations de 2023 au titre de l’article IV. La revue, à l’approbation du Conseil d’Administration du FMI, débloquera autour de 4.7 millions US pour les Comores.
Lors de son séjour à Moroni, l’équipe dirigée par Mme Suchanan Tambunlertchai a rencontré le ministre des finances, la Banque Centrale des Comores et le secteur privé. A la fin de la mission, les autorités comoriennes et les services du FMI sont parvenus à un accord au niveau des services sur les politiques et réformes économiques pour l’achèvement de la première revue dans le cadre de l’accord soutenu par la facilité élargie de crédit (FEC). La revue, à l’approbation du Conseil d’Administration du FMI, débloquera autour de 4,7 millions de dollars US. « La croissance attendue en 2023 reflète un rebond continu de l’activité économique. La performance du programme a été généralement satisfaisante dans un contexte de défis persistants liés à l’environnement extérieur. Les autorités restent déterminées à atteindre leurs objectifs d’assainissement budgétaire. Des progrès notables ont été réalisés en ce qui concerne le programme de réformes structurelles », lit-on dans un communiqué de presse de la FMI.
Dans un entretien, la représentante de la FMI aux Comores a montré que les performances dans le cadre de la FEC ont été globalement satisfaisantes. Elle portait sur six critères de performances quantitatifs à savoir sur les planchers sur les recettes fiscales (atteint), du solde budgétaire intérieur primaire (atteint), sur les réserves internationales nettes (atteint), sur le plafond de l’accumulation de nouveaux arriérés de paiements intérieurs nets (non atteint), sur le plafond de la nouvelle dette extérieure non concessionnelle contractée ou garanti par le gouvernement (atteint) et sur le plafond de nouveaux arriérés extérieurs (non atteint). « Quatre des six critères de performance quantitatifs pour fin juin 2023 ont été remplis. Sept des huit repères structurels ont été réalisés. Les autorités se sont engagées à prendre des mesures correctives pour les critères de performance quantitatifs non respectés concernant l’accumulation d’arriérés extérieurs et l’accumulation d’arriérés intérieurs nets avant la discussion du Conseil d’Administration », souligne Rima Turk, la représentante du FMI aux Comores
Pour cette année 2022-2023, plusieurs mesures ont été mises en place dans le cadre du programme FEC, à commencer par les réformes budgétaires structurelles qui consiste à augmenter les recettes fiscales, à réformer la douane mais aussi des mesures de politique fiscale et des mesures de gestion des finances publiques. Le programme se penche aussi sur la réforme du secteur financier. On retrouve la restructuration de la SNPSF, des mesures visant à renforcer la capacité de supervision et de résolution de la BCC. « Notre programme consiste essentiellement à faire un assainissement budgétaire. Nous voulons aujourd’hui améliorer la notation de la dette des Comores. Elle doit passer de la dette à haute risque à une dette à moyen risque », précise-t-elle. Et d’enchaîner : « Nous voulons aussi d’ici 2027, à travers ce programme, réduire les déficits tout en augmentant les recettes ». Selon la représentante, tout au long de ce programme, la FMI travaille en collaboration avec les autres partenaires comme la Banque Mondiale, l’Union Européenne, l’AFD et suit aussi ce que fait le PNUD.
Le programme a mis aussi l’accent sur la gouvernance et la réforme anti-corruption. Il a suivi le processus de l’adoption du projet de loi et a eu de long débat avec les ministres des finances et de la justice. « Ce n’était pas du tout facile sur cette question d’anti-corruption. Nous avons eu un travail intense qui a duré plus de deux ans. C’est pour vous montrer l’importance que nous avons accordé à cette question », révèle-t-elle, avant d’ajouter que « le département juridique de la FMI a suivi le processus du début jusqu’à l’adoption du projet. Maintenant, on attend l’opérationnalisation de la chambre anti-corruption indépendante et autonome, conformément à la loi anti-corruption ».
Sur les consultations politiques au titre de l’article IV, la mission s’est penchée sur les réformes visant à renforcer la transparence fiscale, à protéger les recettes fiscales dans le contexte de l’adhésion à l’OMC, à réduire le fardeau fiscal des entreprises publiques et à progresser vers les objectifs de développement durable (ODDs).
Après le départ de la mission de la FMI, le directeur du département Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassie, a effectué une visite de courtoisie en Union des Comores le vendredi 3 novembre dernier. Il a été reçu par le Président Azali Assoumani et durant leur échange, Monsieur Selassie a évoqué plusieurs sujets dont les engagements actuels du pays avec le FMI, la Présidence de l’Union Africaine et l’adhésion au G20.
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