Africa-Press – Comores. Ce n’est peut-être pas suffisant pour empêcher l’irréparable, mais la décision du juge de Mamoudzou aura au moins le mérite d’interpeller l’Etat français, sur le danger d’une opération qui risque au final de détruire la vie de nombreuses familles sans apporter de solutions aux vrais problèmes de cette île comorienne sous occupation française. L’opération visant à expulser des milliers de familles et à détruire leurs maisons dans le quartier de Majicavo et dans la commune de Koungou a donc été suspendue par le juge de référé du tribunal de Mamoudzou. Un ouf de soulagement pour les habitants ciblés qui y vivent depuis des décennies, et dont aucune solution de relogement n’a été apportée.
Un début d’espoir pour les habitants des bidonvilles à Mayotte. Alors qu’elle devrait démarrer hier mardi 25 avril, le tribunal de Mamoudzou suspend l’opération de destruction et d’expulsion, des bidonvilles dans un quartier de Majicavo et dans la commune de Koungou. Cette décision motivée par les irrégularités de l’arrêté préfectoral, le non-respect des droits humains et de la dignité humaine, intervient après que le collectif d’une dizaine d’avocats a saisi la justice en procédure de référé au nom d’une vingtaine d’habitants de ce bidonville. L’on parle de 85 familles ciblées par cette opération coup de poing et ce, sans la moindre proposition de relogement.
Selon France-info, l’avocate au barreau de Toulouse Flor Tercero s’est réjouie de cette décision. « Cette décision est une victoire, non seulement pour l’équipe d’avocats mais surtout pour les habitants de ce quartier. Les habitants du quartier de « Talus 2 » – Majicavo ont réussi à parler aux juges, aux autorités, à s’exprimer sur les conséquences des décisions qui étaient prises à leur encontre », a-t-elle déclaré.
Du coté de Moroni, le gouvernement se dit toujours attaché au dialogue avec Paris. Même si lundi 24 avril dernier, le navire Maria Galanta a été contraint de rebrousser chemin. Pour cause, le port de Mutsamudu ayant refusé d’accueillir ce premier contingent des familles déportées contre leur gré par les autorités françaises sous couvert de la fameuse opération expéditive « Wuambushu ».
Notons que le gouverneur d’Anjouan Anissi Chamssidine avait émis la semaine dernière des craintes sérieuses sur les conséquences dramatiques d’une telle opération, sur la stabilité de l’ensemble de l’archipel des Comores et même de la région de l’Océan indien. Même le porte-parole du gouvernement, Houmed Masaidié a soutenu cette position en déclarant que le pays n’était pas disposé à accueillir ces milliers de déplacés que Paris cherche à expulser de Mayotte en les considérant comme des clandestins alors qu’ils sont chez eux en vertu du droit international qui reconnait Mayotte comme partie intégrante de l’Etat comorien depuis 1975.
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