Les accords de Fomboni célébrés malgré l’interdiction

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Les accords de Fomboni célébrés malgré l’interdiction
Les accords de Fomboni célébrés malgré l’interdiction

Africa-Press – Comores. 17 février 2001, 17 février 2024, cela fait 23 ans jour pour jour, depuis que les accords cadre de Fomboni ont été signés pour mettre fin à la crise séparatiste et institutionnelle que les Comores ont connu depuis 1997. La célébration de cette journée a été interdite par décision du préfet du centre. Cependant le M17 en partenariat avec COMRED et les candidats malheureux aux dernières élections l’ont bien tenu dans un lieu privé.

Très tôt le matin du samedi 17 février, la place de l’indépendance de Fomboni et ses environs ont été quadrillés par les forces de gendarmerie et de la police nationale. Les bus venant des régions lointaines ont été contrôlés. Un rassemblement a été prévu de se tenir à la salle multifonctionnelle, près de la place de l’indépendance. C’est pour célébrer la journée du 17 février marquant la signature des accords cadre de Fomboni mettant fin à la crise séparatiste et institutionnelle qui a frappé le pays pendant 4 ans.

« Tout événement historique mémorable non stipulé dans le calendrier de célébration annuelle n’a aucune valeur de se tenir dans la préfecture du centre sans autorisation des institutions compétentes » lit-on dans la décision du préfet. Pourtant ces opposants au régime ont bien tenu leur rassemblement dans un lieu privé et pas n’importe où, c’est chez l’ancien chef de l’État Ikililou Dhoinine qui en a profité pour faire sa première sortie médiatique depuis qu’il a quitté le pouvoir en 2016. Le candidat malheureux à la présidentielle Abdou Soefo a fait le déplacement depuis Moroni pour venir représenter ses collègues 5 candidats à la présidentielle et ceux des gouverneurs dans « cet événement historique et si important » dit-il.

« Retour à l’ordre constitutionnel issu des accords cadre de Fomboni » ou encore « la tournante, l’autonomie et l’équilibre des îles, pilier d’un État fédéral, développé et solidaire » mais surtout « M17 / COMRED tous contre Azali » et « M17 / COMRED: non aux élections truquées » lit-on sur les banderoles brandies dans cette grande salle en construction pleine à craquer. Après que le speaker Mohamed Archad ait fait l’historique et les atouts de l’autonomie des îles, mais surtout la nécessité de cette commémoration, 3 discours ont été prononcés dont celui d’Abdou Soefo qui se dit ému de voir dans ce rassemblement tous les barons de la politique mohélienne tel que Mouhibaca Baco, Dr Abdou Djabir et autres.

« À ce jour force est malheureusement de constater que des entorses graves on été portées à l’accord notamment par la mise en place de la nouvelle constitution… l’abandon de la présidence tournante et de l’autonomie des îles, deux conditions sine qua non pour un développement harmonieux de notre pays » disait dans un discours en français Miroidi Ali Abdallah candidat malheureux aux élections de gouverneurs de Mohéli qui parlait au nom des forces vives de la nation. L’ancien président Ikililou Dhoinine qui a pris la parole pour remercier le public n’a pas manqué d’exprimer son indignation face à répression dont est victime l’opposition, empêchée de s’exprimer publiquement par le régime Azali.

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